Afrique : vers la construction d’un chemin de fer à 600 millions $

Dodi Achmad - Unsplash

L’Ouganda accélère son développement dans le domaine des infrastructures de transport, notamment le secteur ferroviaire, avec un projet majeur évalué à 600 millions de dollars. Ce plan ambitieux vise à renforcer les connexions logistiques du pays, tout en facilitant l’accès aux ports stratégiques de la région. La construction d’une nouvelle ligne ferroviaire de 60 km reliant la ville de Tororo à un futur port situé dans le district de Busia, sur la rive du lac Victoria, est au cœur de cette initiative.

Ce projet, récemment dévoilé par les autorités ougandaises, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à améliorer les infrastructures de transport et à dynamiser l’économie nationale grâce à une meilleure intégration régionale. D’après Perez Wamburu, coordinateur du projet national du réseau ferroviaire à écartement standard (SGR), les études de faisabilité de cette ligne ferroviaire sont désormais terminées, marquant une étape cruciale avant le lancement des travaux.

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La future ligne ferroviaire aura un rôle stratégique pour le commerce de l’Ouganda. Elle permettra de relier Tororo à Busia, facilitant ainsi le transport de marchandises vers le port tanzanien de Dar es Salaam. Ce dernier est l’un des principaux points de sortie pour les produits ougandais, notamment les exportations agricoles, minières et industrielles.

En connectant efficacement les villes de Tororo et Busia, le projet devrait considérablement réduire les coûts et les délais d’acheminement des marchandises vers les marchés internationaux. Selon les estimations, il pourrait s’agir d’un catalyseur pour attirer des investissements supplémentaires dans les secteurs économiques clés du pays, tout en créant des opportunités d’emploi durant la phase de construction et d’exploitation.

Ce nouveau tronçon ferroviaire ne sera pas un projet isolé. Il s’intègrera dans une vision plus large qui comprend également la construction d’une ligne de 2,95 milliards de dollars reliant la capitale Kampala à la ville de Malaba, à la frontière avec le Kenya. Cette ligne à écartement standard devrait ouvrir un corridor de transport essentiel vers le port de Mombasa, au Kenya, offrant ainsi à l’Ouganda un accès stratégique aux deux principaux ports de l’Afrique de l’Est : Mombasa et Dar es Salaam.

En reliant directement Kampala et Malaba, l’Ouganda facilitera également les échanges commerciaux avec son voisin kényan et le reste de la région, tout en réduisant la dépendance du pays à l’égard des infrastructures routières souvent encombrées et coûteuses à entretenir.

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Pour le gouvernement ougandais, ce projet ferroviaire s’inscrit dans une vision plus vaste de développement des infrastructures, considérées comme un levier essentiel pour la croissance économique. En plus de la modernisation du réseau ferroviaire, l’Ouganda investit dans l’expansion de ses routes, ses ports et ses aéroports, afin de mieux connecter ses zones de production agricole, industrielle et minière aux marchés intérieurs et extérieurs.

L’amélioration des infrastructures ferroviaires est également vue comme une solution durable pour limiter les coûts logistiques, stimuler le commerce, et accroître la compétitivité des produits ougandais sur le marché international. Le président Yoweri Museveni a souvent mis en avant la nécessité d’un réseau de transport efficace pour soutenir l’ambition du pays de devenir un hub économique en Afrique de l’Est.

Bien que le projet Tororo-Busia représente une opportunité significative pour l’économie ougandaise, il comporte également des défis. Le financement de ces infrastructures reste un enjeu majeur. Le gouvernement devra trouver des partenaires financiers, y compris des prêts auprès des institutions internationales ou des partenariats public-privé, pour concrétiser ces ambitions.

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