Armement : deux sous-marins nucléaires annoncés par ce pays

LP/Arnaud Dumontier

Les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier, notamment dans l’océan Indien. Pékin déploie sa stratégie du « collier de perles », visant à étendre son influence dans la région par une présence navale accrue et des accords militaires avec les pays voisins de l’Inde. Cette politique expansionniste inquiète New Delhi, d’autant que l’industrie navale chinoise tourne à plein régime, bénéficiant également au Pakistan, rival historique de l’Inde. Face à cette menace grandissante, le gouvernement indien a décidé de réagir en renforçant considérablement ses capacités maritimes.

Le 9 octobre, une annonce majeure a été faite par les autorités indiennes : l’approbation de la construction de deux sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) pour un montant estimé à 5,4 milliards de dollars. Cette décision s’inscrit dans le cadre du projet 75 Alpha, qui prévoyait initialement la construction de six SNA. Les quatre unités restantes pourraient être commandées ultérieurement, en fonction des besoins stratégiques et des ressources disponibles.

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Un pari technologique ambitieux

Ces nouveaux sous-marins représentent un défi technologique de taille pour l’industrie de défense indienne. Dotés d’un réacteur à eau légère pressurisée de 190 MW et d’un déplacement avoisinant les 10 000 tonnes, ils seront équipés de missiles antinavires, de torpilles et de missiles de croisière. Leur mise en service est prévue dans un délai de dix à douze ans pour la première unité, témoignant de la complexité du projet.

L’Inde affirme que ces SNA seront conçus localement à 95%, ne faisant appel à une aide étrangère que pour des conseils ponctuels en matière de conception. Cette ambition d’autonomie technologique s’aligne parfaitement avec la vision « Atmanirbhar Bharat » (Inde autosuffisante) promue par le Premier ministre Narendra Modi. Cependant, le développement de sous-marins nucléaires reste un domaine où l’expertise internationale peut s’avérer cruciale.

Une coopération franco-indienne en filigrane

Bien que l’Inde mette en avant sa capacité à concevoir ces sous-marins de manière quasi autonome, les indices d’une possible collaboration avec la France se multiplient. La déclaration conjointe publiée lors de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Inde en janvier dernier soulignait l’engagement des deux pays à approfondir leur coopération dans le domaine des technologies de défense avancées.

Cette collaboration potentielle s’inscrit dans la continuité des liens déjà établis entre les industries de défense française et indienne. Naval Group, entreprise française spécialisée dans la construction navale militaire, a déjà contribué à la réalisation des sous-marins de classe Kalvari pour la marine indienne. L’expertise française en matière de propulsion nucléaire navale pourrait s’avérer précieuse pour New Delhi dans la réalisation de ce projet ambitieux.

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L’annonce de la construction de ces deux sous-marins nucléaires d’attaque marque une étape importante dans la modernisation de la flotte indienne. Elle témoigne de la volonté de New Delhi de maintenir un équilibre des forces dans l’océan Indien face à l’expansion chinoise. Ce programme naval ambitieux pourrait également renforcer la coopération stratégique entre l’Inde et la France, deux nations partageant une vision commune de la sécurité maritime dans la région indo-pacifique.

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