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Bénin : « La fermeture temporaire de Radio Univers découle d’une situation critique » selon Marius Tchomakou

La station universitaire Radio Univers est suspendue depuis quelques jours par la Fédération nationale des étudiants du Bénin. Pour mieux comprendre cette situation, votre quotidien « La Nouvelle Tribune » s’est rapprochée de Marius Tchomakou, président de l’instance. Dans cette interview exclusive, il explique les motivations de cette décision.   

Quelles sont les raisons principales qui vous ont poussé à fermer Radio Univers ?

La décision de fermer temporairement Radio Univers découle d’une situation critique. Depuis trois ans, un groupe d’anciens étudiants non-inscrits impose une gestion dictatoriale et illégitime, bloquant tout processus démocratique de renouvellement du bureau directeur. Cette tentative de coup d’État institutionnel par une poignée d’individus cherchant à contrôler la radio à des fins personnelles a atteint un point de non-retour ce matin avec l’organisation d’une assemblée générale illégale. Nous avons donc agi avec fermeté pour suspendre ces dérives et restaurer l’ordre. Radio Univers devrait être un modèle de gouvernance étudiante, mais au vu des abus constatés, la Fneb ne pouvait plus rester passive face à cette situation.

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 Vous avez parlé d’un « coup d’État institutionnel » orchestré par un groupe de responsables. Depuis quand cela a-t-il commencé ?

Les dérives ont commencé il y a trois ans, lorsque des anciens étudiants ont refusé de céder la gestion de la radio, s’opposant à toute élection légitime. Ils ont imposé une gouvernance arbitraire, nommant des personnes sans consultation démocratique. À plusieurs reprises, la Fneb a émis des avertissements, appelant au respect des textes et à la mise en place d’élections régulières. Malheureusement, ces appels sont restés lettre morte. L’ultime tentative de prise de contrôle par une assemblée illégitime le dimanche 20 octobre nous a contraints à suspendre immédiatement l’Ag et fermer les bureaux pour rétablir l’ordre.

Dans une interview qu’il a accordée à un média local, le directeur de la Radio, Médard Clobéchi vous accuse d’être contre les réformes entamées. Il fait notamment savoir que vous n’aurez plus la possibilité de nommer qui vous voulez à la tête de la radio. Que répondez-vous à ces propos ?

Je l’ai écouté, et cela a été une grande surprise pour moi d’apprendre que la Fneb nomme les responsables de Radio Univers, car ça n’a jamais été le cas. Même l’étudiant qui vient de faire son entrée à l’Université d’Abomey-Calavi ne tiendrait pas de tels propos. Il tourne tout simplement le dos à la vérité, et je l’invite d’ailleurs à revenir sur terre et à comprendre qu’il s’agit d’un engagement pour la cause de la jeunesse et pour la cause universitaire. La Fneb ne nomme pas les responsables à la tête de Radio Univers, et je mets au défi ce responsable de prouver que la Fneb nomme des responsables à la tête de cet organe de presse universitaire.

La fermeture de Radio Univers pourrait avoir un impact sur sa crédibilité et sa réputation. Comment comptez-vous rétablir la confiance des auditeurs ? 

La fermeture temporaire est une mesure nécessaire pour rétablir l’ordre, et la Fneb tient à rassurer les auditeurs que la radio sera bientôt remise en service pour le bien-être de tous. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. De plus, une campagne de sensibilisation sera menée pour informer la communauté étudiante sur les raisons de cette fermeture et sur nos engagements à garantir une radio indépendante et bien gouvernée.  La confiance se regagnera par des actes concrets, en rétablissant un fonctionnement transparent et respectueux des textes en vigueur.

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Cette situation laisse entrevoir que bien des choses se cachent au sein du système électoral des presses universitaires. Que compte faire la Fneb pour s’assurer du bon fonctionnement de toutes les presses universitaires du territoire national ?

La Fneb a pris conscience des failles qui existent dans le système de gouvernance de certaines presses universitaires. Pour y remédier, nous allons instaurer un cadre national harmonisé pour l’ensemble des presses universitaires, avec des règlements clairs sur la tenue d’élections et la durée des mandats.  Le Conseil central fédéral (Ccf) jouera un rôle actif dans le contrôle et le suivi du respect des textes, afin que les organes de presse demeurent au service des étudiants et non d’intérêts personnels. 

La suspension pourrait durer combien de temps ?

Notre souhait est que la radio reprenne très vite et nous y travaillons hâtivement. Ce qui est sûr, le problème est déjà au niveau du Conseil central fédéral, organe garant des textes de la fédération. Et déjà dans la matinée du mardi 22 octobre, il y a eu déjà là dissolution du Codir. J’ai donc la conviction que dans les prochains jours, les choses vont se préciser.

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