CAN 2025: le racisme de ce pays du Maghreb pointé du doigt

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Le football, sport emblématique censé rassembler les peuples, demeure malheureusement un terrain fertile pour l’expression du racisme. Des cris de singe dans les stades aux bananes jetées sur les joueurs, en passant par les discriminations systémiques dans les instances dirigeantes, le football peine à se débarrasser de ce fléau. Malgré les campagnes de sensibilisation et les sanctions, les incidents racistes persistent, sapant l’esprit sportif et la cohésion sociale que le football devrait promouvoir.

Un accueil « inhumain » qui soulève l’indignation

L’équipe nationale du Nigeria, les Super Eagles, a pris une décision sans précédent en boycottant leur match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 contre la Libye. Cette mesure drastique fait suite à ce que la Fédération nigériane de football (NFF) qualifie de « traitement inhumain » subi par l’équipe dès son arrivée en territoire libyen.

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Le capitaine William Troost-Ekong a dénoncé des conditions d’accueil inacceptables, mettant en lumière les graves manquements des autorités libyennes. L’équipe s’est retrouvée confinée dans un aéroport désaffecté de l’est du pays, privée de nourriture, de connexion internet et d’hébergement décent pendant plus de treize heures. Cette situation a non seulement compromis la préparation physique et mentale des joueurs, mais a également soulevé de sérieuses inquiétudes quant à leur sécurité dans un pays encore marqué par l’instabilité politique.

La réaction des autorités libyennes, qualifiant l’incident de simple « malentendu« , n’a fait qu’exacerber les tensions. Cette tentative de minimisation contraste fortement avec la gravité des faits rapportés par les joueurs nigérians et leur staff, suggérant un mépris flagrant pour le bien-être des athlètes visiteurs.

Des appels à l’action face à l’inaction de la CAF

L’ancien international nigérian Victor Ikpeba a vivement critiqué la décision d’autoriser la Libye à accueillir des matches internationaux, qualifiant le pays de « haut risque ». Cette controverse soulève des questions cruciales sur les critères de sélection des pays hôtes par la Confédération Africaine de Football (CAF) et sur sa capacité à garantir la sécurité des équipes participantes.

La NFF a officiellement déposé une plainte auprès de la CAF, exigeant une enquête approfondie et des sanctions appropriées. Cette démarche met en lumière la nécessité d’une réforme profonde des procédures d’organisation des compétitions continentales, afin d’éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

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L’affaire dépasse le cadre sportif pour revêtir une dimension diplomatique et humanitaire. L’incapacité de l’ambassade nigériane à intervenir efficacement pour protéger ses ressortissants souligne les défis complexes auxquels sont confrontés les pays africains dans leurs relations bilatérales, particulièrement dans des contextes politiques instables comme celui de la Libye.

Ce scandale intervient à un moment critique des qualifications pour la CAN 2025, le Nigeria occupant la tête du groupe D avec 7 points en trois matches. L’attribution des points de ce match avorté pourrait avoir des répercussions significatives sur le classement final du groupe et, par conséquent, sur la qualification des équipes pour la phase finale de la compétition.

Cet incident rappelle tristement le racisme endémique qui sévit en Libye depuis la chute de Kadhafi. Le pays a été tristement célèbre pour ses marchés aux esclaves, où des migrants subsahariens étaient vendus comme du bétail. Ces pratiques abominables, révélées au grand jour en 2017, ont choqué la communauté internationale et mis en lumière la profondeur du racisme institutionnel en Libye. Le traitement réservé à l’équipe nigériane semble s’inscrire dans cette lignée de discrimination et de mépris envers les Africains subsahariens, montrant que le chemin vers l’éradication du racisme en Libye reste long et difficile.

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