Infrastructures en Afrique : 2 milliards $ pour la réalisation de projets

Dodi Achmad - Unsplash

L’Éthiopie, en pleine transformation Ă©conomique, se prĂ©pare Ă  injecter des milliards de dollars pour moderniser ses infrastructures logistiques, un secteur stratĂ©gique pour renforcer ses Ă©changes commerciaux. Selon le ministère Ă©thiopien des Transports, un plan de financement de près de 2 milliards de dollars a Ă©tĂ© dĂ©voilĂ© pour soutenir divers projets Ă  travers le pays, avec un accent particulier sur l’amĂ©lioration des chaĂ®nes d’approvisionnement reliant l’Éthiopie aux pays cĂ´tiers voisins comme Djibouti, le Kenya et le Soudan. Ce plan ambitieux s’inscrit dans une vision Ă  long terme pour faire de l’Éthiopie un carrefour logistique clĂ© en Afrique de l’Est.

Le ministère des Transports a récemment présenté une feuille de route évaluant à 2,6 milliards $ les investissements nécessaires pour combler les lacunes du secteur logistique. Cette feuille de route inclut une série de projets d’infrastructures, allant de la modernisation du chemin de fer à la construction de nouvelles lignes ferroviaires transfrontalières. L’objectif est clair : réduire la dépendance excessive de l’Éthiopie vis-à-vis du port de Djibouti, par lequel transitent environ 80 % des importations du pays, et diversifier les points d’entrée logistiques.

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Parmi les projets majeurs figure la modernisation du chemin de fer de 752 km reliant Addis-Abeba, la capitale, au port de Djibouti. Ce projet est un enjeu essentiel pour fluidifier les Ă©changes commerciaux avec le principal port d’approvisionnement du pays. En parallèle, de nouvelles lignes ferroviaires sont prĂ©vues pour ouvrir des corridors vers d’autres ports stratĂ©giques de la rĂ©gion. Parmi celles-ci, la ligne Dire Dawa – Harar – Jigjiga – Togochale – Berbera devrait offrir un accès direct au port de Berbera en Somalie. D’autres lignes sont Ă©galement envisagĂ©es, notamment Aysha – Berbera et Woldiya – Wereta – Metemma – Gadarif – Port Soudan, qui connecteront l’Éthiopie au port de la mer Rouge au Soudan.

Ces projets permettront non seulement de diversifier les points d’accès de l’Éthiopie Ă  l’extĂ©rieur, mais aussi de dĂ©velopper les rĂ©gions intĂ©rieures en facilitant la circulation des marchandises. Le plan prĂ©voit de nouvelles connexions ferroviaires transfrontalières. Une Ă©tude de faisabilitĂ© est en cours pour une ligne reliant Sebeta et Jimma Ă  Boma en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC). Cette extension pourrait ouvrir la voie Ă  des Ă©changes commerciaux avec l’Afrique centrale, renforçant encore l’influence rĂ©gionale de l’Éthiopie. La construction de terminaux dans les ports secs est aussi prĂ©vue afin de fluidifier les opĂ©rations d’import-export Ă  l’intĂ©rieur du pays.

Loin de se limiter Ă  des infrastructures physiques, le plan du ministère des Transports inclut Ă©galement des rĂ©formes institutionnelles, opĂ©rationnelles et rĂ©glementaires pour restructurer le secteur logistique. Ces rĂ©formes sont conçues pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© du secteur et attirer davantage d’investissements, locaux et internationaux. En libĂ©ralisant certaines activitĂ©s logistiques et en simplifiant les procĂ©dures, l’Éthiopie espère crĂ©er un environnement favorable pour le dĂ©veloppement du secteur privĂ© et l’optimisation de la chaĂ®ne d’approvisionnement.

Pour l’Éthiopie, enclavĂ©e et dĂ©pendante de ses voisins cĂ´tiers pour l’acheminement de ses marchandises, ce plan reprĂ©sente une avancĂ©e stratĂ©gique. Actuellement, Djibouti demeure l’élĂ©ment central de son commerce international. Mais cette dĂ©pendance, bien qu’efficace, est perçue comme un frein Ă  long terme Ă  la croissance Ă©conomique du pays.

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Diversifier les routes commerciales est donc une prioritĂ© pour rĂ©duire les risques liĂ©s Ă  une trop grande concentration des Ă©changes sur une seule plateforme logistique. Le port de Berbera en Somalie et celui de Port Soudan sont ainsi vus comme des alternatives viables pour allĂ©ger cette dĂ©pendance. L’amĂ©lioration de l’accès Ă  ces ports permettra Ă©galement de relier les marchĂ©s locaux Ă  ceux des autres pays africains, renforçant ainsi la position de l’Éthiopie dans les Ă©changes intra-africains.

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