Mieux que les années précédentes, les centres, stands et kiosques d’enrôlement à la loterie visa des États-Unis pullulent dans les grandes villes du Bénin, particulièrement à Cotonou, Porto-Novo et Abomey-Calavi. Leurs clients, de tous âges, n’ont qu’un seul projet : maximiser leurs chances d’obtenir le visa américain via ce programme. Avec l’affluence que l’on y observe, on peut se demander pourquoi autant de Béninois aspirent à l’immigration.
Avec la loterie visa américaine, on note un engouement à nul autre pareil des Béninois pour l’immigration vers les Etats-Unis d’Amérique. Les centres d’inscription ne se comptent plus du bout des doigts dans les principales villes du Bénin, bien que l’Ambassade des États-Unis au Bénin ait encouragé les candidats à postuler eux-mêmes gratuitement via le site dédié au programme par des messages publiés sur les réseaux sociaux. À Abomey-Calavi, par exemple, nous avons rencontré une famille de six membres à Ouèdo, un quartier périphérique, venue pour se faire enrôler. Le chef de famille, Théodore, la cinquantaine, nous a confié qu’il voulait se donner une chance de quitter le Bénin pour mener une vie paisible loin de sa terre natale.
Comme Théodore, de nombreux autres candidats, des jeunes comme des personnes âgées (de plus de 50 ans), se rendent dans les divers points d’enregistrement pour tenter leur chance de s’envoler légalement vers l’Amérique. Comme raisons, ces candidats de plus en plus nombreux à l‘immigration, évoquent la misère au pays, le chômage et le sous-emploi, l’insécurité professionnelle et surtout, l’insécurité humaine. « Il vaut mieux se chercher ailleurs que de traîner ici dans l’espoir d’un avenir meilleur », affirme Clarisse, une jeune étudiante en fin de formation en Master, qui, s’étant déjà fait enregistrer, aide désormais d’autres personnes désireuses de participer à la loterie visa.
Cette situation suscite des questionnements sur l’efficacité des politiques en place au Bénin et dans d’autres pays d’Afrique, face aux attentes des populations, qui expriment souvent un sentiment d’inadéquation. Selon certaines sources, Campus France Bénin a enregistré près de neuf mille demandes de départ lors de la saison passée. Et cela sans compter ceux qui partent via les nombreuses structures d’accès au Canada ou ceux qui émigrent clandestinement. La majorité de ces départs concerne les jeunes, souvent qualifiés de « fer de lance de la nation ». Récemment, un autre pays africain a même accueilli une cinquantaine de docteurs béninois pour enseigner dans ses universités.
Face à la montée des candidatures pour l’immigration, les gouvernants sont interpellés. Si tout le monde s’en va, ce qui sera difficile, qui dirigeront-ils ? Et si tous les talents s’en allaient, sur qui pourrait-on compter pour développer le Bénin ? Il urge de réfléchir à la situation et trouver les voies et moyens pour maintenir au pays, les compatriotes qui se sentent pour la plupart du temps obligés de quitter leur pays et leurs proches pour survivre. (Rejoignez la famille des abonnés de notre chaîne WhatsApp en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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