Le deuxième trimestre 2024 a vu une augmentation significative des ordres d’expulsion émis par l’Union européenne à l’encontre de ressortissants non européens. Selon les données récemment publiées par Eurostat, près de 100 000 personnes ont été sommées de quitter le territoire de l’UE durant cette période. Parmi les nationalités les plus touchées, les Algériens occupent une place prépondérante.
Le rapport d’Eurostat met en lumière une réalité complexe des mouvements migratoires en Europe. Sur les 96 115 ressortissants non européens ayant reçu un ordre de quitter l’UE, seuls 25 285 ont effectivement été renvoyés dans leur pays d’origine. Ces chiffres révèlent un écart important entre les décisions d’expulsion et leur mise en application effective.
Il est intéressant de noter que les Algériens, aux côtés des Marocains, représentent 7% des personnes concernées par ces mesures d’expulsion. Ils sont suivis de près par les ressortissants turcs et syriens, qui constituent chacun 6% du total. Cette répartition soulève des questions sur les facteurs influençant ces statistiques, qu’ils soient d’ordre géopolitique, économique ou social.
La France se distingue comme le pays ayant émis le plus grand nombre d’ordres de quitter le territoire, avec 31 195 cas recensés. L’Allemagne et la Grèce complètent le podium avec respectivement 12 885 et 6 555 cas. Ces chiffres reflètent potentiellement les différences de politiques migratoires et de capacités d’accueil entre les États membres de l’UE.
Un aspect particulièrement préoccupant émerge d’un rapport confidentiel de la Commission européenne, cité par le quotidien espagnol El Pais. Ce document révèle que l’Algérie n’accepte que 10% de ses ressortissants expulsés d’Europe, la plaçant au 6e rang des pays les moins coopérants dans ce domaine. Cette situation soulève des interrogations sur les relations diplomatiques entre l’UE et l’Algérie, ainsi que sur les défis liés à la mise en œuvre des politiques de retour.
La comparaison avec l’année précédente montre une évolution contrastée. Si le nombre global d’ordres d’expulsion a diminué de 10% par rapport au même trimestre en 2023, les retours effectifs vers des pays tiers ont augmenté de 21,3%. Cette tendance pourrait indiquer une efficacité accrue des procédures de retour ou un changement dans les dynamiques de coopération internationale.
Laisser un commentaire