Le Niger cherche à dynamiser son secteur minier en s’alliant avec de nouveaux partenaires internationaux. Le plus récent de ces partenaires est la Turquie, qui s’intéresse de près aux opportunités qu’offre le sous-sol nigérien. Cette coopération pourrait marquer un tournant pour l’économie du pays d’Afrique de l’Ouest, qui mise sur son potentiel minier pour stimuler son développement.
Ce mardi 22 octobre, Alparslan Bayraktar, ministre turc de l’Énergie et des Ressources naturelles, a annoncé la signature d’un protocole d’accord entre la Turquie et le Niger dans le domaine minier. Cet accord ouvre la voie à des entreprises turques pour entreprendre des travaux d’exploration dans ce pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, un territoire reconnu pour ses vastes gisements de minerais, notamment d’uranium. « À l’issue de notre rencontre à Istanbul, nous avons signé avec le Colonel Abarchi Ousmane, ministre des Mines de la République du Niger, un protocole d’accord sur la coopération dans le domaine de l’exploitation minière » a laissé entendre monsieur Bayraktar
Ankara se positionne ainsi comme un nouvel acteur dans le secteur minier nigérien, à un moment où Niamey cherche à diversifier ses partenariats. Ce rapprochement intervient quelques mois après que les autorités nigériennes ont révoqué des permis d’exploitation d’uranium détenus par des compagnies occidentales, marquant un changement de cap significatif dans la stratégie minière du pays.
Parmi les ressources naturelles du Niger, l’uranium occupe une place de choix. Le pays est l’un des principaux producteurs mondiaux de ce minerai, essentiel pour la production d’énergie nucléaire. C’est d’ailleurs ce potentiel qui semble particulièrement intéresser la Turquie, dont l’accord récemment signé pourrait offrir de nouvelles perspectives d’exploitation de l’uranium.
Le régime militaire du CNSP se tournent vers de nouveaux partenaires pour développer leur secteur minier. Ce changement d’orientation est également une réponse aux tensions croissantes avec les puissances occidentales. En effet, en juin 2024, le Niger a retiré le permis d’exploitation d’un gisement d’uranium au groupe français Orano, suivi quelques semaines plus tard de la résiliation d’un autre permis accordé à la compagnie canadienne GoviEx. Ces décisions illustrent la volonté de Niamey de redéfinir ses relations avec ses partenaires historiques.
Le Niger a depuis longtemps reconnu le rôle crucial que son secteur minier peut jouer dans son développement économique. Avec des ressources naturelles telles que l’or, le fer, le charbon, le phosphate, et bien sûr l’uranium, le pays dispose d’un sous-sol exceptionnellement riche, qui, s’il est correctement exploité, pourrait devenir un moteur économique majeur.
Cependant, malgré ces richesses, le secteur minier du Niger reste sous-développé. La grande majorité de ces ressources sont encore inexplorées ou non exploitées à leur plein potentiel. C’est là qu’intervient l’accord avec la Turquie, qui, à travers des compagnies spécialisées, pourra lancer de nouveaux projets d’exploration minière. Cela pourrait non seulement accroître la production de minerais comme l’uranium, mais aussi attirer d’autres investisseurs internationaux intéressés par les perspectives économiques du pays.
La signature de ce protocole d’accord entre le Niger et la Turquie s’inscrit également dans un contexte politique délicat. Depuis la prise de pouvoir des militaires en juillet 2023, les autorités de Niamey cherchent à redéfinir leurs alliances géopolitiques. L’éloignement progressif des puissances occidentales, qui étaient historiquement présentes dans le secteur minier, ouvre la porte à des acteurs comme la Turquie, prêts à saisir cette opportunité.
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