Mines en Afrique: le Niger tourne le dos à la France pour la Turquie

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Les relations entre le Niger et la France ont connu un tournant historique en 2023. Suite au changement de régime de juillet 2023, les nouvelles autorités nigériennes ont exigé le départ des forces militaires françaises, mettant fin à des décennies de présence militaire française dans le pays. Cette rupture a également touché le secteur économique avec la remise en cause des accords miniers, particulièrement dans le domaine stratégique de l’uranium, où la France occupait une position dominante à travers le groupe Orano, héritier d’Areva et de la Cogema.

Le Niger reprend le contrôle de ses ressources minières

Le gouvernement nigérien poursuit sa stratégie de diversification des partenariats économiques. Le 20 juin dernier, les autorités ont retiré le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium au groupe français Orano. Cette décision majeure a été suivie, deux semaines plus tard, par une mesure similaire touchant la compagnie canadienne GoviEx. Ces choix témoignent de la volonté du Niger de reprendre la main sur ses ressources naturelles. Le pays, qui détient environ 5% des réserves mondiales d’uranium et occupe le rang de septième producteur mondial du combustible nucléaire, entend désormais négocier ses partenariats miniers selon ses propres termes.

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La Turquie se positionne comme partenaire privilégié

La signature d’un protocole d’accord entre le Niger et la Turquie, annoncée ce mardi 22 octobre par le ministre turc de l’Energie Alparslan Bayraktar, marque une nouvelle étape dans cette réorientation stratégique. Cette collaboration minière permettra aux entreprises turques de lancer des travaux d’exploration sur le territoire nigérien. La démarche turque avait été préparée dès juillet 2024 par une visite diplomatique de haut niveau à Niamey, menée par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan, accompagné des responsables de la Défense, de l’Energie et des services de renseignement.

Une alliance stratégique mutuellement bénéfique

Cette nouvelle coopération répond aux intérêts des deux nations. Pour le Niger, elle représente une opportunité de développer son secteur minier avec un partenaire offrant des conditions plus avantageuses. La Turquie, quant à elle, cherche à sécuriser son approvisionnement en uranium pour alimenter son programme nucléaire émergent. Ankara exploite déjà une centrale nucléaire sur la côte méditerranéenne et prévoit la construction de deux autres installations. Cette collaboration illustre la capacité du Niger à attirer de nouveaux investisseurs internationaux, tout en affirmant sa souveraineté sur ses ressources naturelles.

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