Le Syndicat des travailleurs de l’audiovisuel public du Bénin (Syntrap-Bénin) dénonce les conditions de travail au sein de la Société de Radio et Télévision du Bénin (Srtb) et annonce une opération de riposte intitulée « Fire to fire ». Le mardi 29 octobre 2024, le Syndicat des travailleurs de l’audiovisuel public du Bénin (Syntrap-Bénin) a convoqué une Assemblée générale extraordinaire dans la cour de la radio nationale, un rassemblement dirigé par le secrétaire général Armel Dossou Kago.
Lors de cette rencontre, il a présenté un rapport accablant des conditions de travail et des démarches entreprises pour obtenir des améliorations. Le dirigeant syndical a particulièrement fustigé le ministère du Numérique et de la digitalisation, qu’il accuse d’inaction et d’arbitraire dans la gestion des budgets alloués à la Srtb. Armel Dossou Kago a dénoncé des retards récurrents dans l’adoption du budget de la Srtb.
La ministre critiquée ouvertement
Depuis deux ans, les agents attendent des mois avant de disposer des ressources nécessaires pour travailler. En 2024, le budget salarial, habituellement préparé dès juillet, n’a été validé qu’en juin, un retard qui freine l’efficacité de la Srtb. Le syndicaliste reproche également au ministre des coupes arbitraires dans les budgets, créant ainsi des appels d’offres infructueux où les montants attribués sont insuffisants.
« Madame le ministre a affirmé avoir injecté des milliards à l’Ortb (Office de radiodiffusion et télévision du Bénin), mais nous n’avons aucune preuve de ces investissements. Nous demandons où sont passés ces milliards ? Que madame le ministre vienne nous montrer où cet argent a été affecté, » a martelé M. Dossou Kago. Il dénonce également des blocages dans les missions officielles de la Srtb. Un exemple poignant est l’Assemblée générale de l’Union africaine de radiodiffusion (Uar) au Nigeria, pour laquelle le ministre n’a jamais répondu à la demande de mission envoyée par la Srtb, malgré l’absence de frais pour l’organisme.
Une Direction Générale Critiquée pour sa Gestion
Au-delà des décisions ministérielles, le Syntrap-Bénin pointe du doigt la Direction générale de la Srtb pour sa mauvaise gestion des ressources et des équipements. Armel Dossou Kago a révélé que les agents sont contraints de contribuer personnellement à l’achat de fournitures essentielles, notamment de l’encre, afin de maintenir les opérations. « Les agents se cotisent pour acheter de l’encre tant au service de production de la télévision que de la radio », précise-t-il.
Les conditions de travail sur le terrain suscitent également des plaintes. Lors d’une mission récente pour couvrir un festival, des repas gratuits avaient été offerts aux agents par l’organisateur. Cependant, la Direction générale a décidé de déduire ces repas de leurs frais de mission, une mesure que le syndicat a refusée. Cette décision a provoqué un retour des repas par les agents, qui ont exprimé leur mécontentement face à cette retenue injustifiée.
Par ailleurs, les frais de mission, censés couvrir les déplacements et les nuitées des agents, n’ont pas été versés, plongeant certains agents dans des situations précaires lors de leurs missions. Exaspéré par la situation, Armel Dossou Kago a annoncé le lancement de l’opération « Fire to fire ». Il déclare que les employés et le syndicat sont prêts à riposter aux provocations et aux mauvaises conditions de travail imposées. « Si ceux qui mettent le feu ne sont pas fatigués, ceux qui apportaient de l’eau pour l’éteindre le sont désormais. Nous riposterons feu pour feu », a-t-il indiqué.
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