Sécurité : l’AES prépare un gros coup

Assimi Goïta, Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré (Photo DR)

L’Alliance des États du Sahel (AES) (Burkina Faso, le Mali et le Niger) est sur le point de mobiliser des fonds conséquents pour soutenir leur développement économique et financer divers projets nationaux. Entre octobre et décembre 2024, les trois pays prévoient de lever un total de 455 milliards de FCFA, soit environ 756 millions de dollars, sur le marché régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ces fonds seront principalement obtenus via des émissions de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations Assimilables du Trésor (OAT).

Cette initiative ambitieuse s’inscrit dans une stratégie plus large pour soutenir les économies des trois pays sahéliens, confrontés à des défis sécuritaires, économiques et humanitaires. Le montant à lever par les pays de l’AES représente 32 % du total des 1382 milliards de FCFA que l’ensemble des pays de la zone UEMOA envisagent de mobiliser d’ici la fin de l’année 2024.

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Parmi les trois pays de l’AES, le Burkina Faso se distingue par sa volonté d’obtenir la plus grande part des financements. Le pays cherche à lever 225 milliards de FCFA, ce qui représente 26 % des émissions prévues sur le marché sous-régional pour cette période. Cette somme sera répartie entre 60 milliards de FCFA à travers les BAT et 165 milliards via les OAT. Cette mobilisation de fonds permettra à Ouagadougou de renforcer son économie tout en finançant d’importants projets de développement, essentiels à la relance de son tissu socioéconomique.

Occupant la présidence tournante de l’AES, le Mali ambitionne de mobiliser un total de 150 milliards de FCFA. En outre, le gouvernement malien prévoit de lever 80 milliards par le biais des BAT et 70 milliards avec des OAT. Ces ressources financières seront cruciales pour soutenir les efforts de reconstruction et de développement dans un pays qui, malgré les défis sécuritaires, tente de maintenir une trajectoire de croissance économique stable.

Le Niger, quant à lui, revient sur le marché financier régional après un mois d’absence. Le gouvernement prévoit de lever 80 milliards de FCFA via des Bons Assimilables du Trésor. Ce retour marque une étape importante pour Niamey, qui cherche à diversifier ses sources de financement pour accélérer le développement des infrastructures et renforcer ses capacités économiques.

La volonté de ces trois pays de l’AES de lever des financements intervient dans un contexte marqué par des crises politiques et sécuritaires. Cependant, cette mobilisation massive de fonds témoigne de leur détermination à renforcer leur résilience économique. Le choix du marché régional de l’UEMOA est un indicateur fort de la confiance des pays dans le potentiel de cette plateforme pour répondre à leurs besoins de financement, tout en consolidant leurs liens avec les autres membres de l’union.

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Les fonds levés par le Burkina Faso, le Mali et le Niger seront principalement utilisés pour financer des projets stratégiques dans des secteurs clés tels que les infrastructures, la santé, l’éducation, ainsi que la sécurité. Ces investissements permettront de soutenir la croissance, d’améliorer les conditions de vie des populations et de stabiliser des économies souvent mises à rude épreuve par les conflits armés et l’insécurité.

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