La fulgurante ascension politique d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye a bouleversé la scène politique sénégalaise en mars 2024. Le tandem du parti Pastef a réussi à conquérir le pouvoir après une campagne électorale marquée par l’emprisonnement des deux hommes, libérés quelques jours avant le scrutin présidentiel. Leur victoire, portée par la jeunesse sénégalaise et leur programme de rupture avec le système en place, a mis fin aux douze années de présidence de Macky Sall.
Les tensions électorales ressurgissent
Les violences politiques ont resurgi au Sénégal mercredi 31 octobre, alors que le Premier ministre Ousmane Sonko menait sa campagne pour les élections législatives du 17 novembre. Son convoi a été la cible de jets de pierres à Koungheul, dans le centre du pays. Si le leader du Pastef est sorti indemne de cette attaque, Malick Gakou, ancien ministre et président du Grand Parti allié au mouvement, a subi une fracture du bras selon les médias locaux. Les forces de l’ordre sont intervenues rapidement pour disperser les assaillants, dont l’identité reste inconnue.
Une spirale d’accusations mutuelles
La violence s’installe progressivement dans la campagne électorale. La députée sortante Fanta Sall affirme que des militants d’opposition ont été agressés par des hommes de main agissant pour le compte du Pastef. Cette accusation fait écho à l’attaque survenue lundi contre le siège dakarois de la coalition d’opposition dirigée par Barthélémy Dias, maire de la capitale, où des inconnus ont vandalisé des véhicules et provoqué un incendie. Face à cette escalade, des figures de la société civile, notamment Seydi Gassama d’Amnesty International et Birahim Seck de Transparency International, ont condamné les incidents de Koungheul.
Un test crucial pour le nouveau pouvoir
Ces législatives représentent un enjeu majeur pour le duo exécutif. Le président Faye a dissous en septembre l’Assemblée nationale, encore dominée par les partisans de l’ancien président Macky Sall. Le Pastef cherche désormais à obtenir une majorité parlementaire qui lui permettrait de mettre en œuvre ses promesses de transformation de l’État. Dans ce climat tendu, le président Faye a appelé le 25 octobre l’ensemble des acteurs politiques à faire preuve de modération. Pour Ousmane Sonko, qui s’est exprimé sur les réseaux sociaux après l’attaque, toute tentative d’intimidation du Pastef est vouée à l’échec. Ces élections législatives constituent ainsi un test décisif pour la stabilité politique du pays et la capacité du nouveau pouvoir à rassembler les Sénégalais autour de son projet de transformation nationale.
Laisser un commentaire