USA: quand Elon Musk travaillait illégalement aux USA

Elon Musk (U.S. Air Force/)

L’entrepreneuriat d’Elon Musk, pionnier de la voiture électrique avec Tesla et de l’exploration spatiale privée avec SpaceX, a transformé radicalement plusieurs secteurs technologiques. Ses innovations ont propulsé la transition vers une mobilité durable et démocratisé l’accès à l’espace, tout en révolutionnant les systèmes de paiement en ligne avec PayPal. Pourtant, cette success story américaine cache des débuts controversés, révélés par une enquête approfondie du Washington Post qui met en lumière le passé d’immigrant irrégulier du milliardaire.

Une arrivée aux États-Unis sous le signe de l’ambiguïté

L’histoire officielle d’Elon Musk raconte l’arrivée d’un brillant étudiant sud-africain à l’université Stanford en 1995. La réalité dévoilée par le Washington Post dépeint un tableau différent : le jeune Musk n’a jamais suivi les cours pour lesquels il avait obtenu son visa étudiant. Au lieu de cela, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat avec Zip2, sa première startup, alors qu’il ne disposait pas des autorisations nécessaires pour travailler sur le sol américain. Dans un courriel datant de 2005, Musk reconnaît lui-même cette situation : le programme d’études constituait simplement un prétexte pour rester aux États-Unis et accéder aux ressources nécessaires à ses projets entrepreneuriaux.

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Du statut précaire au soutien de politiques anti-immigration

L’ironie de la situation prend tout son sens aujourd’hui. L’homme devenu le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 237 milliards de dollars selon Bloomberg, adopte désormais une rhétorique hostile à l’immigration. Ses prises de position sur X, anciennement Twitter, où il compte 202 millions d’abonnés, relaient régulièrement les thèses de Donald Trump sur les dangers supposés des « frontières ouvertes ». Il n’hésite pas à accuser la vice-présidente Kamala Harris et d’autres démocrates d’instrumentaliser l’immigration à des fins électorales.

De l’entrepreneur illégal au possible conseiller présidentiel

La trajectoire de Musk illustre les complexités du système migratoire américain des années 1990, une période où les contrôles étaient moins stricts qu’après les attentats du 11 septembre 2001. Sa première grande réussite entrepreneuriale, la vente de Zip2 pour 300 millions de dollars en 1999, s’est construite sur des bases fragiles : l’entreprise Mohr Davidow Ventures avait investi trois millions de dollars dans la société, sous condition que Musk régularise sa situation dans un délai de 45 jours. Aujourd’hui, l’entrepreneur qui a bâti son empire dans cette « zone grise » administrative, selon ses propres termes, pourrait rejoindre l’administration Trump en cas de victoire républicaine en novembre 2024, après avoir contribué 75 millions d’euros à sa campagne. Cette évolution souligne les paradoxes d’un parcours où l’ancien immigrant irrégulier devient un opposant farouche à l’immigration, questionnant ainsi la cohérence entre son histoire personnelle et ses positions politiques actuelles.

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