Afrique : pressions maximales sur les entreprises minières

Illustration d'une mine à ciel ouvert (Photo: Gérald Dallaire)

La mine de bauxite de Boké, située dans le nord-ouest de la Guinée, est au cœur d’un conflit entre les autorités nationales et Emirates Global Aluminium (EGA), propriétaire de la Guinea Alumina Corporation (GAC). Depuis un mois, le gouvernement guinéen a suspendu les exportations de bauxite, avant de bloquer, il y a quelques jours, son transport interne entre Boké et le port de Kamsar, à une cinquantaine de kilomètres.

Ce bras de fer vise à contraindre EGA à respecter ses engagements contractuels, notamment la construction d’une raffinerie d’alumine sur le territoire guinéen. Cette obligation, inscrite dans l’accord de rachat de la mine, est un élément clé de la stratégie gouvernementale pour encourager la transformation locale du minerai. Actuellement, EGA exporte la bauxite brute vers sa raffinerie située à al-Taweelah, aux Émirats arabes unis, ce qui freine la création de valeur ajoutée en Guinée. Avec une production annuelle de 14 millions de tonnes en 2023 et 3 000 emplois directs sur le site, la suspension des activités impacte l’économie locale. La Guinée, qui détient les plus grandes réserves mondiales de bauxite estimées à 7,4 milliards de tonnes, demeure sous tension face à ce blocage.

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Des réformes minières au Burkina Faso et au Mali

En 2023, Lilium Mining a racheté les mines d’or de Boungou et Wahgnion au Burkina Faso. Ces mines d’or ont été cédées à l’État burkinabè en août 2024 après un accord avec Endeavour Mining. Cet accord prévoit un paiement de 60 millions de dollars à Endeavour et des redevances sur Wahgnion. Au Mali, la compagnie canadienne B2Gold a versé 30 millions de dollars d’arriérés fiscaux après un audit révélant des pertes importantes pour l’État. Le nouveau code minier adopté en 2023 a permis au Mali d’augmenter sa participation dans les projets miniers à 35 %, renforçant ainsi ses recettes. Ces pressions des États africains sur les entreprises minières internationales montrent combien ces États sont déterminés à contrôler les ressources minières de leurs différents pays pour une bonne exploitation afin d’en tirer le plus de profits.

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