Le Tchad vient d’annoncer la fin de sa coopération militaire avec la France, marquant un tournant dans ses relations avec l’ancienne puissance coloniale. « Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française », a déclaré un communiqué du ministre des Affaires étrangères tchadien, Abderaman Koulamallah.
Cette décision prise ce jeudi 28 novembre 2024, après des années de partenariat, s’inscrit dans un contexte de réaffirmation de la souveraineté nationale. Le ministre tchadien des Affaires étrangères a souligné que cette rupture ne signifie pas une rupture des relations bilatérales, mais plutôt une évolution nécessaire. Le Tchad, tout en reconnaissant l’importance de la France comme partenaire, souhaite désormais définir ses propres priorités stratégiques. « Après soixante-six ans depuis la proclamation de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales« , a affirmé le ministre des Affaires étrangères.
Cette annonce intervient alors que la France procède à un réexamen de sa présence militaire en Afrique. Paris a déjà dû retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, face à des tensions croissantes avec les autorités locales. La décision tchadienne a été prise après une analyse approfondie de la situation et marque un « tournant historique« , selon le ministre. Le pays souhaite dorénavant renforcer ses partenariats avec d’autres acteurs internationaux, en fonction de ses propres intérêts. Le Tchad s’engage à respecter les modalités prévues pour la résiliation de l’accord, y compris le délai de préavis.
Au cours de la visite de M. Barrot, les deux pays ont abordé plusieurs questions, notamment la situation au Soudan, où la guerre a entraîné une crise humanitaire majeure. Le ministre français a annoncé une aide supplémentaire de 7 millions d’euros pour soutenir les réfugiés soudanais au Tchad. Cependant, M. Koulamallah a exprimé les préoccupations du Tchad concernant l’approvisionnement en armes de certaines factions belligérantes, citant particulièrement les Émirats arabes unis et la Russie. Cette annonce de fin d’accords survient également alors que le président sénégalais a informé que la France devrait fermer ses bases militaires au Sénégal pour des raisons similaires de souveraineté.
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