Afrique : voici ce que risquent les régimes forts selon Kako Nubukpo

Kako Nubukpo

L’économiste et l’homme politique togolais reconnu pour ses analyses sur les questions économiques africaines, en particulier sur les enjeux liés à la monnaie, au développement et à la coopération internationale, Kako Nubukpo met en garde contre une déflagration sociale en Afrique. Dans son dernier ouvrage, il souligne le poids grandissant de la jeunesse, une génération qui réclame de l’emploi et des perspectives. Dans une interview accordée au journal Le Monde, Kako Nubukpo pense que les régimes d’Afrique dits forts, incapables de répondre à ces attentes, sont voués à l’échec. Selon l’économiste africain, les récentes prises de pouvoir par des militaires en Afrique de l’Ouest illustrent cette situation. 

Ces putschs, explique-t-il, sont une réponse à l’incapacité des élites politiques à gérer la crise économique et sociale. La jeunesse, frustrée et marginalisée, soutient ces changements en y voyant une forme de revanche. Kako Nubukpo met en garde contre les conséquences de cette situation : sans perspectives d’emploi et avec une population jeune en constante croissance, les tensions sociales risquent d’exploser. « La population africaine va doubler d’ici à 2050. Il s’agit d’un bouleversement considérable. Cette réalité va faire chuter tous les régimes que l’on dit forts et qui sont en réalité extrêmement fragiles du fait de ce poids croissant de la jeunesse. », a-t-il déclaré.

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Et pour Nubukpo, la solution à ce problème ne réside pas dans une réduction de l’aide au développement, comme le font actuellement les pays européens. « Réduire les budgets de 35 %, comme ce qui est en train d’être adopté dans le budget 2025 de la France, c’est aller à contre-courant de l’histoire. » Il préconise une coopération renforcée entre l’Afrique et ses partenaires historiques qui ont un rôle crucial à jouer dans la stabilisation du continent. Mais cette coopération doit se faire sur de nouvelles bases, en tenant compte des aspirations des jeunes Africains et en soutenant des projets de développement à long terme.

Économiste et homme politique togolais, Kako Nubukpo est ancien ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques du Togo et est actuellement commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), chargé de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement. Ses travaux portent généralement sur les politiques économiques néolibérales en Afrique, la question de la monnaie unique en Afrique de l’Ouest, les relations entre l’Afrique et les anciennes puissances coloniales, ainsi que les défis du développement durable en Afrique.

Il propose un ensemble de solutions pour accélérer le développement économique de l’Afrique, qu’il détaille dans ses ouvrages et ses interventions. Il plaide pour la diversification des économies africaines en réduisant la dépendance aux matières premières et en développant les industries locales, le renforcement de la résilience des économies africaines face aux chocs extérieurs en développant des économies plus diversifiées et en favorisant l’intégration régionale et l’amélioration des conditions de vie des populations africaines par la création d’emplois, la réduction de la pauvreté et la lutte contre les inégalités.

Une réponse

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    Je ne comprend pas.

    L’Occident est vilipendé, ses ambassades attaquées, ses diplomates expulsés et si je comprend bien, il devrait augmenter ses aides à ceux qui l’insultent et fondent l’axe de leurs politiques sur sa détestation ?

    Comme je dis : les africains sont libres d’aimer et les putschistes qui disent les représenter, et ensemble ils assumeront les conséquences des décisions qu’ils prennent, ou laissent prendre.

    AU Bénin, on a entendu du « migbi, mi xue » à longueur de journées. Résultat : la faillite de l’Etat.

    Les pays qui l’ont oublié, ou veulent en faire l’expérience : « Pour la révolution, en avant »

    On se retrouve à l’heure du bilan.

    \\\\.///
    (@_@)

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