Armée en Afrique : ces pays où la France est encore présente

Armée française (Photo Frédéric Pétry/Hans Lucas via AFP)

Pendant plus d’un demi-siècle après les indépendances, la France a maintenu une influence militaire considérable en Afrique francophone. Cette présence, héritée de l’époque coloniale, se manifestait à travers un maillage dense de bases militaires, d’accords de défense et de coopération militaire. Paris entretenait des relations privilégiées avec ses anciennes colonies, intervenant régulièrement dans leurs affaires intérieures et conservant un rôle de « gendarme de l’Afrique ». Cette politique, souvent critiquée comme néocoloniale, a longtemps permis à la France de préserver ses intérêts stratégiques et économiques sur le continent.

Une vague d’émancipation militaire

Le Sénégal et le Tchad, deux alliés historiques de la France, ont récemment affirmé leur volonté d’autonomie militaire. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé la fermeture prochaine des bases françaises, tandis que N’Djamena met fin à ses accords de défense avec Paris. Ces décisions, motivées par une quête de souveraineté nationale, bouleversent la carte des relations militaires franco-africaines.

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Les derniers bastions de l’influence militaire française

Djibouti reste le pilier central du dispositif militaire français en Afrique avec 1500 soldats stationnés dans la Corne de l’Afrique. La présence française se maintient également en Côte d’Ivoire, où environ 600 militaires sont déployés, ainsi qu’au Gabon qui héberge près de 350 hommes. Ces trois pays constituent désormais les principaux points d’ancrage de l’armée française sur le continent, alors que Paris repense sa stratégie militaire africaine.

Le déclin de l’influence française au Sahel

Le retrait des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger illustre la fin d’une époque. Ces pays, autrefois pierres angulaires de la stratégie antiterroriste française dans la région, ont successivement rompu leurs liens militaires avec Paris. L’opération Barkhane, qui mobilisait jusqu’à 2400 soldats au Mali, et la force spéciale Sabre au Burkina Faso ont pris fin, marquant un recul historique de la présence militaire française. Cette transformation profonde impose à la France de repenser entièrement ses partenariats de défense en Afrique, dans un contexte où de nouvelles puissances étrangères renforcent leur influence sur le continent.

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