La montée des tensions géopolitiques mondiales, particulièrement en Asie-Pacifique, pousse les nations à moderniser leurs capacités militaires. La multiplication des exercices militaires chinois autour de Taïwan, les provocations répétées de la Corée du Nord avec ses essais de missiles, et l’affirmation croissante des ambitions territoriales de Pékin en mer de Chine méridionale créent un climat d’incertitude. Dans cette région stratégique, les alliés traditionnels des États-Unis renforcent leur arsenal défensif pour maintenir l’équilibre des forces.
Une offre américaine quatre fois supérieure au budget initial
Le ministère sud-coréen de la Défense a prévu d’investir 2 milliards de dollars pour acquérir de nouveaux avions de surveillance et de contrôle aéroportés. Cependant, la proposition américaine, présentée par la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), chiffre la vente potentielle de quatre E-7 Wedgetail à 4,92 milliards de dollars. Cette somme, qui dépasse largement le budget initial, comprend également des systèmes d’autoprotection et des pièces de rechange, notamment deux moteurs CFM56, produits conjointement par Safran et GE. À titre comparatif, le Royaume-Uni n’a déboursé que 2,4 milliards de dollars pour trois appareils similaires.
Une compétition internationale acharnée
Boeing, détenteur d’une relation privilégiée avec la Corée du Sud depuis la livraison du premier E-7 Peace Eyes en 2011, fait face à une concurrence déterminée. Le suédois Saab avance son GlobalEye, un Bombardier Global Express modifié intégrant le radar Erieye ER, un radar SeaSpray et une boule optronique. Pour renforcer sa position, Saab a établi un partenariat stratégique avec Korean Aerospace Industries (KAI). Une troisième alliance, réunissant Elta Systems, L3Harris et Korean Air Aerospace Division, propose le Phœnix AEW&C, démontrant l’attractivité du marché sud-coréen.
La guerre technologique du renseignement aérien
L’enjeu dépasse la simple acquisition d’équipements militaires. Ces avions d’alerte avancée représentent les yeux et les oreilles d’une nation dans les airs. Dotés de radars sophistiqués et de systèmes de surveillance électronique, ils permettent de détecter les menaces aériennes et maritimes à des centaines de kilomètres. La Corée du Sud, qui exploite déjà quatre E-7 depuis 2006, cherche à doubler sa flotte pour améliorer sa couverture territoriale. Cette modernisation militaire témoigne de la volonté sud-coréenne de maintenir sa supériorité technologique face aux défis sécuritaires régionaux.
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