Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a livré une analyse approfondie des relations internationales lors du forum « Créer l’avenir« , pointant notamment les tensions croissantes entre la Fédération de Russie et l’Occident. Ses déclarations interviennent dans un contexte de transformation majeure de l’ordre mondial.
S’exprimant sur les relations avec l’Occident, le chef de la diplomatie russe accuse Washington de préparer le terrain pour un potentiel affrontement militaire direct avec Moscou. Il souligne particulièrement la position de l’Allemagne, qu’il qualifie de « honteusement résignée » face à la destruction des gazoducs Nord Stream, marquant ainsi une détérioration significative des relations russo-européennes.
Le diplomate pointe également du doigt ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation du dollar par les pays occidentaux. Selon lui, l’Occident aurait lui-même « signé le verdict du dollar » en le transformant en outil de sanctions contre ses adversaires géopolitiques.
Concernant la situation ukrainienne, Lavrov met en avant une lecture sélective de la Charte de l’ONU par le Secrétariat général. Il souligne que si l’intégrité territoriale est importante, le droit des peuples à l’autodétermination l’est tout autant, faisant un parallèle avec le processus historique de décolonisation.
Face à ces tensions, la Russie renforce ses liens avec les BRICS, où les échanges en monnaies nationales atteignent désormais 65% des transactions. Moscou par la voix du chef de la diplomatie a également évoqué le travail actif pour le développement de nouvelles plateformes de paiement au sein de ce groupe, une initiative qui se poursuivra en 2025.
Le ministre russe évoque également l’émergence d’un monde multipolaire, soulignant le rôle croissant des organisations régionales en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Il cite notamment l’Organisation de coopération de Shanghai, l’ASEAN, la Ligue arabe et l’Union africaine comme acteurs majeurs de cette reconfiguration géopolitique. Tout en maintenant une position ferme, Lavrov précise que Moscou reste ouvert au dialogue avec l’Occident, sous réserve que les propositions respectent les intérêts nationaux russes.
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