Le dimanche 10 novembre 2024 restera une date mémorable pour l’animation de la vie politique au Bénin. Au Bénin Royal Hôtel de Cotonou, en effet, des partis et mouvements politiques de l’opposition, ont créé le cadre de concertation de l’opposition. Un creuset d’échange pour une unité d’actions au sein des forces politiques qui sont contre le mode de gouvernance de la Rupture. L’objectif est d’agir ensemble dans le cadre des élections générales de 2026.
Les partis présents à la création du Cadre de concertation de l’opposition sont Les Démocrates (LD), la Nouvelle Force Nationale (NFN), le Mouvement Populaire de Libération (MPL), la Grande Solidarité Républicaine (GSR) et le mouvement « Nous le ferons » de Daniel Edah. La mise en place de ce creuset a été une tribune de procès à la gouvernance de la Rupture, mais aussi, une occasion pour chacun des responsables des différentes formations politiques, d’affirmer son engagement pour l’unité d’actions. Tour à tour, ils sont montés au créneau pour dénoncer et s’engager.
L’honorable Nourénou Atchadé du parti Les Démocrates déclare que les députés du parti Les Démocrates ont beaucoup aimé la mise place de ce cadre de concertation. Il affirme que « c’est pour le peuple béninois que nous nous mettons ensemble pour faire le combat jusqu’à la libération du pays. Je salue le combat des fils et filles du Bénin qui sont en exil, ceux qui sont en prison et le peuple béninois qui est en lutte. La roue tourne. Il faut que le président Talon le sache. Le mal est profond mais non incurable. La lutte passe par la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés, la libération du peuple pour le salut. De notre convergence d’action, viendra notre salut à nous tous. Avec le code électoral exclusif, le pouvoir veut confisquer le pouvoir. Mais ici, c’est le Bénin. C’est le Bénin de Kérékou, le Bénin de Soglo, le Bénin de Yayi Boni ». Eric Houndété, vice-président du même parti et représentant du président Boni Yayi ajoutera pour sa part que « le code électoral est notre combat ».
Comme eux, le président du Mouvement populaire de libération (MPL) reconnait aussi que ça ne va pas. « La souffrance des Béninois a atteint son point le plus cumulant. Il suffit de faire un tour dans nos écoles, dans nos marchés, dans nos hôpitaux. Le devoir nous appelle. Ensemble, faisons de ce cadre le creuset qui fera rêver le peuple béninois. Nous devons rester ensemble pour bâtir un avenir meilleur. Ce cadre, c’est une initiative pour des échanges constructifs. Nous devons travailler pour répondre aux problèmes de la jeunesse. Notre pays traverse des défis sociopolitique et économique qui nécessitent une réponse de notre part. Nos actions doivent se focaliser sur la relecture du code électoral et l’audit du fichier électoral », a dit le président du Mpl Expérience Tébé.
Le président du Gsr sera encore plus acerbe. Antoine Vissétogbé Guédou dresse un tableau sombre de la gouvernance actuelle du Bénin. « Ils sont dans la caserne d’Alibaba, ils ont tout dérobé mais ne peuvent pas s’en sortir. Nous devons observer une minute de silence pour tous ceux qui ont perdu leur vie pour la nation. Notre constitution ne veut pas que le président reste pour faire le troisième mandat. Nous devons rester tous ensemble pour dire que ça ne passera pas. Ce qui justifie la présence de Gsr ici, c’est le peuple. Personne ne respire dans ce pays. Est-ce que vous estimez que deux partis prennent 2.5 milliards sans construire un siège dans la cité ? C’est un détournement ». Mais la fatalité sera vaincue dira Antoine Vissétogbé Guédou de la Grande Solidarité Républicaine.
Propos quasiment repris mot pour mot par le président de la Nouvelle Force Nationale (NFN). Au-delà d’un slogan, Appolinaire Avognon compte sur le génie béninois. « En 1990, la dictature a été vaincue. Nous le pouvons encore aujourd’hui. Aucune dictature ne peut définitivement faire taire un peuple. Elle finit par être vaincue par la détermination du peuple. Quand la démocratie ne respire plus, quand elle ne garantit plus le libre choix, c’est la patrie qui nous appelle. Il faut passer à l’action. Le système en place a choisi de faire des passages en force avec le code électoral exclusif dans le but de nous imposer un Parlement monocolore et un troisième mandat. Nous saluons la bravoure, la résilience du peuple et nous faisons tout pour que leur sacrifice ne soit pas vain. Depuis 2016, pour ce combat, certains ont payé de leur sang, d’autres la prison ou l’exil. Il arrive des moments où la République nous appelle. En ce moment, dénoncer seul ne suffit pas ». Raison pour laquelle le Cco a vu le jour pour des actions concertées en vue de faire face à toutes les velléités futures.
Ce nouveau creuset est dirigé par Eugène Azatassou du parti Les Démocrates qui en est le coordonnateur. Antoine Visétogbé Guédou est le 1er coordonnateur adjoint et porte-parole du cadre, Expérience Tébé, le 2ème coordonnateur adjoint, Apollinaire Avognon, le 3ème coordonnateur adjoint, Daniel Edah, 4ème coordonnateur adjoint et Chabi Yayi le Secrétaire exécutif du cadre.
Il faut signaler qu’une fois encore le parti Restaurer l’Espoir de Candide Azanaï n’était pas au rendez-vous de la création du Cadre de concertation de l’opposition. Selon des sources bien renseignées, ce parti n’a pas été invité parce qu’il n’a pas une existence légale au regard des nouvelles lois en vigueur dans le pays. Quant au parti Force Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de Paul Hounkpè, bien qu’ayant été invité, il ne s’est pas fait représenté à la signature de l’accord de création du Cadre de concertation de l’opposition.
Reste maintenant à voir dans les prochains jours, les initiatives qui seront prises dans le sens du combat commun. Dans tous les cas, désormais, avec cette nouvelle coalition, la majorité de Patrice Talon doit savoir qu’elle a, en face, une force plus organisée pour un combat plus âpre en 2026. (Rejoignez la famille des abonnés de notre chaîne WhatsApp en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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