L’ascension puis la chute de l’extrême droite au Brésil se poursuit avec de nouvelles révélations. Jair Bolsonaro, ancien président du pays, avait marqué la politique brésilienne par son style autoritaire et ses positions radicales. Durant son mandat, il avait multiplié les déclarations polémiques, remis en cause les institutions démocratiques et adopté une approche populiste qui divisait profondément la société. Son administration s’était notamment distinguée par une gestion controversée de la pandémie de Covid-19 et une politique environnementale critiquée pour avoir favorisé la déforestation en Amazonie.
Un complot d’élite militaire déjoué
La Police fédérale brésilienne a mené mardi une opération décisive, aboutissant à l’arrestation de quatre militaires et un policier. Ces hommes appartenaient aux « kids pretos », une unité d’élite des forces spéciales brésiliennes spécialisée dans les missions à haut risque. Leur projet : assassiner le président Lula, son vice-président Geraldo Alckmin, ainsi que le juge de la Cour Suprême Alexandre de Moraes. Le plan, baptisé « Poignard vert et jaune » en référence aux couleurs nationales devenues symboles des partisans de Bolsonaro, avait été élaboré au domicile du général Braga Netto, ancien candidat à la vice-présidence aux côtés de Bolsonaro.
Une tentative de putsch orchestrée
Les enquêteurs ont mis au jour une organisation criminelle sophistiquée. Les suspects, grâce à leur expertise militaire pointue, avaient conçu un plan détaillé pour empêcher l’installation du gouvernement légitimement élu en 2022. Parmi eux figurait le général de brigade Mario Fernandes, qui occupait une position stratégique au sein de l’administration Bolsonaro. Cette découverte intervient dans un climat tendu, une semaine après qu’un militant bolsonariste s’est donné la mort en déclenchant des explosifs devant la Cour Suprême de Brasilia.
Les ramifications d’une crise politique profonde
Ces arrestations s’ajoutent à une série d’enquêtes visant l’ancien président Bolsonaro lui-même. La justice examine notamment son implication présumée dans un projet de décret visant à invalider l’élection de 2022 et à faire arrêter le juge Moraes. Les investigations portent également sur son rôle possible dans les émeutes du 8 janvier 2023, quand des milliers de ses partisans ont envahi et vandalisé les institutions démocratiques à Brasilia. Face à ces accusations, l’ancien président nie toute implication et dénonce une persécution politique, alors que les enquêteurs continuent de démêler les fils d’une tentative de déstabilisation orchestrée au plus haut niveau de l’État brésilien.
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