France – Israël : les récentes montées de tension

Ph : Reuters

Les relations diplomatiques entre Paris et Tel-Aviv traversent une période particulièrement houleuse. La France, traditionnellement considérée comme une alliée d’Israël, voit désormais ses initiatives systématiquement contestées par l’État hébreu. Cette détérioration des rapports bilatéraux menace notamment le rôle de médiateur que Paris pourrait jouer dans la résolution du conflit au Liban.

Une accumulation de différends diplomatiques

L’émission de mandats d’arrêt par la Cour pénale internationale contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant pour crimes de guerre à Gaza cristallise les tensions. Les autorités israéliennes pointent du doigt la présence du juge français Nicolas Guillou parmi les magistrats ayant rendu cette décision. Sans apporter de preuves, des sources diplomatiques israéliennes suggèrent une influence directe d’Emmanuel Macron sur cette décision judiciaire. Cette accusation révèle la profonde méfiance qui règne désormais entre les deux pays.

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L’industrie de défense au cœur des frictions

Le secteur de l’armement constitue un autre point de friction majeur. Le ministère français de la Défense a pris des mesures excluant les entreprises israéliennes des expositions Eurosatory et Euronaval. Cette mise à l’écart pourrait même s’étendre au prestigieux Salon du Bourget en 2025, privant les groupes aéronautiques israéliens d’une vitrine internationale majeure. La décision d‘Emmanuel Macron d’imposer un embargo sur les armes françaises potentiellement utilisables à Gaza a provoqué l’ire de Benyamin Netanyahou, qui n’a pas hésité à qualifier cette mesure de « honte« .

Une marginalisation diplomatique au Liban

Ces tensions bilatérales ont des répercussions directes sur les négociations en cours au Liban. Israël cherche activement à écarter la France des pourparlers visant à établir un cessez-le-feu, privilégiant une médiation exclusivement américaine. Les initiatives françaises auprès du gouvernement libanais sont perçues comme une tentative de court-circuiter la mission du conseiller spécial américain Amos Hochstein. Pourtant, les discussions progressent vers un possible accord qui prévoirait une trêve de soixante jours, un retrait israélien du sud du Liban et un redéploiement du Hezbollah au nord du fleuve Litani. Un point d’achoppement subsiste néanmoins concernant la liberté d’action militaire qu’Israël souhaite conserver en cas de violation de l’accord, une demande catégoriquement rejetée par le Liban et le Hezbollah. Pendant ce temps, les affrontements se poursuivent, avec des échanges de tirs réguliers entre les deux camps, touchant même la région de Tel-Aviv.

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