Ilyas El Maliki, youtubeur et streamer marocain, connaît une nouvelle condamnation. Le tribunal de première instance d’El Jadida l’a jugé coupable d’incitation à la haine et de discrimination via des contenus diffusés en ligne, le condamnant à trois mois de prison ferme et à une amende de 2 000 dirhams. Ce verdict fait suite à une série de polémiques suscitées par ses propos, notamment ceux ciblant les femmes et les Amazighs.
Cette affaire n’est pas isolée. Déjà en détention, El Maliki avait précédemment écopé de quatre mois de prison assortis d’une amende de 5 000 dirhams pour des accusations similaires. Il est poursuivi pour des propos jugés injurieux, calomnieux et discriminatoires, ayant suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et au sein de la société marocaine.
Les faits les plus récents concernent une diffusion en direct où le youtubeur a proféré des insultes à l’encontre des Amazighs, une séquence devenue virale sur les plateformes numériques. L’indignation générée a conduit un collectif de 38 associations féministes et de défense des droits humains à porter plainte. Ces organisations dénoncent des actes de violence verbale et psychologique ainsi que des discours dangereux pour la cohésion sociale.
Cette affaire met en lumière les enjeux liés à la responsabilité des influenceurs et créateurs de contenu en ligne au Maroc. Si la liberté d’expression est un droit fondamental, elle n’exonère pas de ses abus. Les propos d’El Maliki interrogent sur les limites à poser dans un espace numérique où l’audience est large et diverse.
De plus, le cas soulève des débats sur le rôle des institutions judiciaires dans la lutte contre les discours haineux et discriminatoires. La condamnation d’Ilyas El Maliki envoie un message clair. Les discours haineux en ligne ne seront pas tolérés. À mesure que les plateformes numériques deviennent des espaces d’expression dominants, les autorités veillent à encadrer leur utilisation pour éviter des atteintes aux valeurs fondamentales du vivre-ensemble.
Pour El Maliki, ces condamnations successives doivent marquer un moment d’introspection dans sa carrière de youtubeur. Son avenir numérique dépendra de sa capacité à réorienter son contenu vers des formes d’expression compatibles avec les lois en vigueur et les attentes de la société. Cette affaire est un rappel des responsabilités qui incombent à tous ceux qui disposent d’une tribune publique, en ligne comme ailleurs.
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