Maghreb: la Banque mondiale se prononce sur cette économie

© Andrew Caballero-Reynolds, AFP

Le Maghreb traverse une période économique contrastée en 2024. Le Maroc maintient sa position de leader régional avec une économie diversifiée, notamment grâce à son industrie automobile et ses services. La Tunisie fait face à des défis majeurs liés à sa dette publique et à l’inflation, tandis que la Mauritanie mise sur ses ressources naturelles pour stimuler sa croissance. La Libye peine toujours à stabiliser son économie dans un contexte politique fragile.

Une croissance prometteuse malgré les défis

L’économie algérienne affiche une santé remarquable avec une croissance du PIB de 3,9% au premier semestre 2024. Cette performance repose principalement sur le dynamisme des secteurs non-extractifs et l’investissement. L’inflation, qui avait atteint un pic préoccupant de 9,3% en 2022-2023, est redescendue à 4,3% durant les neuf premiers mois de 2024. Cette maîtrise des prix découle notamment d’une production agricole résiliente et de l’assouplissement des restrictions sur l’importation de viandes.

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Les hydrocarbures, un défi permanent pour la diversification

Les exportations d’hydrocarbures continuent de dominer l’économie algérienne, représentant 90% des recettes extérieures. La production pétrolière a connu une baisse significative, passant de 1,055 million de barils par jour fin 2022 à 908.000 début 2024, conséquence des accords de l’OPEP+. Les exportations de gaz naturel liquéfié ont également chuté de 10,8%. Cette dépendance aux hydrocarbures, comparable à un géant aux pieds d’argile, rend l’économie vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux.

Vers une transformation structurelle de l’économie

Les efforts de diversification commencent à porter leurs fruits avec un triplement des exportations hors hydrocarbures depuis 2017, atteignant 5,1 milliards de dollars en 2023. Toutefois, ces exportations restent concentrées sur quelques produits – engrais, sidérurgie, ciment – et marchés spécifiques. La Banque mondiale préconise une stratégie à plusieurs volets : modernisation de l’environnement des affaires, amélioration de la productivité des entreprises publiques, et alignement sur les normes environnementales internationales. L’objectif ambitieux de 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030 nécessitera une transformation profonde des structures économiques et une adaptation aux exigences de la transition énergétique mondiale.

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