Maghreb: le coup de massue judiciaire qui inquiète 

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En Algérie, les forces de l’ordre ont récemment annoncé avoir arrêté l’écrivain Boualem Sansal, dix jours après qu’il ait arrêté de donner des nouvelles à ses proches. Alors que personne n’était réellement au courant de ce qu’il s’était passé, les autorités ont daigné communiquer à ce sujet.

Le 26 novembre dernier, la justice algérienne a effectivement auditionné l’auteur de 2084 : La fin du monde. Le résultat de cette rencontre a eu de quoi susciter l’interrogation. En effet, ce dernier s’est vu infliger un mandat de dépôt. Il restera donc derrière les barreaux jusqu’à la tenue de son procès. Procès qui aura lieu pour des accusations de terrorisme, Sansal ayant été poursuivi au titre de l’article 87 Bis du Code pénal algérien.

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Boualem Sansal, jugé pour terrorisme

Cet article judiciaire est généralement utilisé par le pouvoir pour bloquer et brimer les intellectuels, les écrivains ainsi que les opposants au gouvernement. Boualem Sansal risque ainsi de 10 à 30 ans de prison, même si la prison à vie reste une option…. Au même titre que la peine de mort, qui n’a toutefois pas été mise en vigueur depuis 1993. Lorsqu’elle est prononcée, celle-ci est généralement transformée en perpétuité.

Âgé de 75 ans, Boualem Sansal est un homme à la fois âgé et malade, dont la santé fragile l’oblige à suivre un traitement quotidien. Franco-algérien d’origine, il ne dispose toutefois pas de la nationalité française, ce qui l’empêche ainsi de pouvoir bénéficier de l’aide juridique française sauf si Paris décide de lui accorder la nationalité dans les jours à venir, ce qui pourrait alors débloquer la situation, même si cela reste assez peu probable.

La France s’offusque

D’ailleurs, l’Élysée n’a pas vraiment réagi à cette arrestation, se contentant d’évoquer sa préoccupation quant aux actions du gouvernement algérien face à certains de ses critiques. En froid avec Alger depuis plusieurs années, Paris ne devrait pas aller plus loin dans ses actions, quand bien même la presse française soutient ouvertement et fermement l’écrivain algérien récemment arrêté et prochainement jugé.

Une réponse

  1. Avatar de Louis-Auguste-Victor, Count de Ghaisnes de Bourmont
    Louis-Auguste-Victor, Count de Ghaisnes de Bourmont

    l’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat à La Dépêche du Midi : « Le Printemps arabe n’a qu’effleuré l’Algérie, l’Etat usant à la fois de brutalité et de clientélisme à coup de pétro et de gazodollars pour vite replonger son peuple dans l’apathie et la neurasthénie. Tout le monde le sait. Les Algériens le savent. Il n’y a guère que les immigrés et surtout leurs enfants en France pour chanter les louanges de l’Algérie en se gardant bien d’y vivre, de s’y faire soigner ou de s’y instruire. »

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