Le malaise professionnel touche profondément la population active marocaine. Une récente étude de Gallup, société américaine d’analyse et de conseil, dresse un portrait préoccupant de la situation de l’emploi au royaume. Le chiffre est frappant : plus des deux tiers des salariés marocains envisagent de quitter leur poste actuel.
L’insatisfaction professionnelle se manifeste à travers plusieurs indicateurs alarmants. Seuls 16% des employés déclarent s’épanouir dans leur activité, plaçant le Maroc au 9ème rang dans la région MENA. Cette désaffection s’accompagne d’un niveau de stress considérable, touchant 45% des travailleurs au quotidien.
Le climat social au sein des entreprises marocaines révèle également des tensions palpables. Un tiers des salariés rapporte des épisodes de colère réguliers sur leur lieu de travail. Plus inquiétant encore, 29% des employés confient ressentir de la tristesse durant leurs journées professionnelles. Ces données positionnent systématiquement le royaume dans le dernier tiers du classement régional.
La situation semble particulièrement critique pour la jeune génération. Les moins de 35 ans peinent à trouver un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, contribuant à une détérioration de leur bien-être global. Le rapport souligne une baisse du taux de bien-être, passant de 35% à 34% en 2023.
Le télétravail, souvent présenté comme une solution moderne d’organisation, n’échappe pas à ces difficultés. Les employés travaillant exclusivement à distance souffrent davantage d’isolement que leurs collègues en présentiel, avec 25% d’entre eux rapportant un sentiment de solitude quotidien, contre 16% pour les travailleurs sur site.
Malgré ce tableau peu reluisant, une lueur d’espoir persiste : 35% des Marocains considèrent le contexte actuel favorable pour trouver un emploi. Cette perception positive du marché du travail pourrait expliquer la forte proportion de salariés prêts à chercher de nouvelles opportunités professionnelles.
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