En remplacement de Choguel Maïga limogé mercredi pour avoir critiqué les autorités militaire au pouvoir au Mali, c’est le général de division Abdoulaye Maïga qui a été nommé premier ministre de transition par décret présidentiel. L’annonce a été faite par le ministre secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara, via un communiqué lu hier jeudi sur la télévision d’État du Mali.
Abdoulaye Maïga était jusque-là vice-Premier ministre, porte-parole du Gouvernement, et ministre de l’Administration territoriale. En 2022, il avait déjà été nommé Premier ministre par intérim tandis que Choguel Maïga était hospitalisé à la suite d’un AVC.
Sa nomination fait suite au départ brutal de Choguel Maïga, après les propos virulents tenus le samedi 16 novembre à l’encontre de la junte au pouvoir. Il avait notamment reproché aux militaires au pouvoir de ne pas l’impliquer dans les décisions et d’avoir reporté unilatéralement les élections devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel.
Choguel Maïga avait été nommé en juin 2021, après le second coup d’État militaire. Lui qui dénonçait jusqu’alors « un régime militaire déguisé », a choisi de prendre sa part du pouvoir et accède ainsià la Primature. Mais en dépit de certaines déclarations fracassantes, comme le fameux « abandon en plein vol » qui visait la France à la tribune des Nations unies, à peine trois mois après sa nomination, Choguel Maïga n’exerce pas réellement le pouvoir.
Ses relations avec les colonels, récemment promus généraux, se sont alors dégradées progressivement. Depuis un an, la tension était montée d’un cran et en mai, l’un de ses proches collaborateurs avait même dénoncé cette éviction du pouvoir. Ce qui lui avait valu d’être emprisonné et condamné pour « atteinte au crédit de l’État ». Choguel Maïga peut aussi désormais redouter la « justice » de la transition. Ces derniers jours en effet, les organisations favorables aux militaires dirigeants l’ont accusé de « haute trahison » et de « déstabilisation ». Choguel Maïga pourrait donc être visé par des poursuites judiciaires, voire même mis en détention de manière préventive, pour l’empêcher de s’exprimer et de mener ses activités politiques.
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