Donald Trump, tout au long de sa campagne électorale, avait multiplié les déclarations ambiguës sur le conflit ukrainien. Le candidat républicain avait notamment affirmé pouvoir « régler la guerre en 24 heures » et n’avait jamais exclu l’hypothèse d’une cession territoriale ukrainienne à la Russie. Ces positions tranchaient déjà nettement avec le soutien militaire et diplomatique constant apporté par l’administration Biden à Kiev.
Un virage stratégique radical se dessine
Les premières déclarations de l’équipe Trump après sa victoire présidentielle confirment ce changement de cap majeur dans la politique américaine. Bryan Lanza, stratège républicain ayant participé à la campagne, a clairement énoncé les nouvelles priorités : obtenir la paix, même au prix d’importantes concessions territoriales ukrainiennes. La Crimée, annexée par la Russie en 2014, ne fait même plus débat selon lui – une position qui marque une rupture totale avec la ligne défendue jusqu’ici par Washington.
Les tensions émergent entre Kiev et la nouvelle administration
La réaction ukrainienne ne s’est pas fait attendre. Dmytro Lytvyn, conseiller présidentiel, a vivement réagi en dénonçant une « pression pour la paix » exercée sur l’Ukraine alors que c’est « Poutine qui veut plus de guerres ». Kiev maintient sa position : ses propositions de paix, présentées depuis 2022, sont « réalistes » et c’est vers Moscou qu’il faut diriger les efforts diplomatiques.
Les premiers jours du « nouveau monde »
L’entourage de Trump tente de minimiser l’impact des déclarations de Bryan Lanza, présenté comme un simple « contractuel » ne parlant pas au nom du président. Pourtant, les signaux envoyés par le camp républicain dessinent les contours d’une nouvelle réalité géopolitique. Les propositions de paix évoquées par les proches du président impliquent une « domination russe à long terme » sur certains territoires ukrainiens. Un entretien téléphonique entre Trump et Zelensky, en présence d’Elon Musk, a déjà eu lieu, tandis que Vladimir Poutine s’est empressé de féliciter son homologue américain. Ces premiers échanges diplomatiques esquissent les prémices d’une reconfiguration majeure des rapports de force dans la région, où les intérêts ukrainiens pourraient être sacrifiés sur l’autel d’un accord de paix dicté par Washington et Moscou.
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