La victoire de Donald Trump face à Kamala Harris comme 47e président des États-Unis transforme radicalement les perspectives économiques américaines. Après un premier mandat de 2017 à 2021, le magnat de l’immobilier reprend les rênes du pays avec un arsenal de mesures protectionnistes qui promet de bouleverser l’ordre commercial mondial.
Les nouveaux visages du protectionnisme américain
Fer de lance du nouveau programme présidentiel, une refonte drastique des tarifs douaniers menace de déclencher des turbulences sur les marchés internationaux. Les marchandises étrangères subiront une taxation de 10% à 20%, tandis que les produits chinois se verront imposer des surtaxes allant jusqu’à 60%, voire 200% pour certaines catégories. Si Trump défend cette stratégie comme un remède au déficit commercial et une alternative aux impôts traditionnels, les analyses de la Tax Foundation pointent des répercussions alarmantes : 684 000 emplois menacés, un recul du PIB de 0,8 point et une charge fiscale supplémentaire de 524 milliards de dollars annuels pour les contribuables américains. Au-delà des chiffres, cette politique agressive risque d’enflammer les tensions avec la Chine, déjà exacerbées par la guerre des véhicules électriques.
Le grand retour du « Made in America »
La reconquête industrielle forme le cœur de la vision trumpienne, soutenue par une refonte fiscale ambitieuse. Le président élu projette de déployer des zones économiques spéciales sur le territoire fédéral, assorties d’une fiscalité attractive. Cette stratégie offensive cible particulièrement l’industrie automobile, Trump ambitionnant de transformer les constructeurs allemands en entreprises américaines. Le volet fiscal prévoit la pérennisation du Tax Cuts and Jobs Act, une réforme chiffrée à 4 800 milliards de dollars sur une décennie. Ce plan d’action conjugue la réduction de l’impôt sur les sociétés à 15%, l’exonération fiscale des revenus de la sécurité sociale et des heures supplémentaires, ainsi qu’un allègement de la pression fiscale sur les classes moyennes.
Une équation budgétaire périlleuse
Les ambitions économiques de Trump tracent une trajectoire financière hasardeuse pour les États-Unis. Le nouveau président promet de diviser par deux les prix de l’énergie en multipliant les forages pétroliers, tout en positionnant le pays comme capitale mondiale des cryptomonnaies – une annonce qui a déjà propulsé le bitcoin au-delà des 74 000 dollars. Sa remise en question de l’indépendance de la Réserve fédérale ajoute une couche d’incertitude au tableau. Le Committee for a Responsible Federal Budget chiffre le coût total du programme entre 7 500 et 15 150 milliards de dollars, une addition qui pourrait porter la dette nationale à 142% du PIB. Cette escalade budgétaire intervient alors que l’endettement atteint déjà 99% du PIB en 2024, avec une projection à 125% pour 2035. Cette situation financière tendue confronte l’économie américaine à un délicat exercice d’équilibriste entre promesses électorales et stabilité économique.
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