AES : Air France veut à tout prix revenir au Mali, au Burkina et au Niger

Photo DR

Au cours des dernières années, la présence d’Air France au Mali, au Burkina Faso et au Niger a été progressivement érodée par une série d’événements politiques et sécuritaires. L’imposition de fermetures d’espaces aériens, l’émergence de nouvelles alliances régionales et les rappels à la prudence des autorités françaises ont déplacé les lignes de ce marché. La compagnie française, dont une part non négligeable de sa rentabilité reposait sur ces liaisons stratégiques, a été contrainte de suspendre ses vols. Bien qu’elle ait elle-même souvent ajusté ses capacités en fonction de ses propres analyses sécuritaires et économiques, l’absence prolongée de ses avions dans ces trois pays résulte autant de pressions externes que de choix opérationnels internes. Aujourd’hui, Air France affiche une volonté claire de reconquête, mais les pays concernés ne manquent plus de leviers pour conditionner son retour.

Un retrait difficile et des conditions strictes


Les restrictions sur le survol du Niger, la fermeture forcée des liaisons vers le Mali et le Burkina Faso, ainsi que la classification des capitales locales comme zones à haut risque par les autorités françaises, ont créé un environnement particulièrement contraignant. Les militaires au pouvoir dans ces États sahéliens, ayant rompu avec certaines alliances traditionnelles, valorisent désormais leur espace aérien comme un atout stratégique. Air France, en suspendant ses liaisons, a dû faire face à une chute de fréquences et à des reconfigurations tarifaires, cherchant à compenser les pertes grâce à des vols mieux remplis sur d’autres destinations, un pilotage plus serré des prix et le soutien de sa filiale low cost. Les pays concernés, conscients de l’importance économique que représentait ce flux passagers, exigent désormais des garanties plus solides, ce qui modifie l’équilibre des négociations.

Publicité

L’offensive de concurrents plus flexibles


L’éloignement d’Air France a créé un vide rapidement comblé par d’autres compagnies. Turkish Airlines, Corsair ou encore Royal Air Maroc ont su adapter leurs plannings, leurs tarifs et leurs correspondances afin de capter une clientèle variée, allant des ONG à des voyageurs d’affaires, mais aussi des passagers ayant besoin d’assurer des liaisons vers l’Europe. Ces transporteurs ont développé leurs offres avec souplesse, parfois à l’aide d’escales créatives. L’ancienne compagnie dominante voit ainsi ses anciens marchés fragmentés et redistribués à des opérateurs plus agiles. Au lieu d’une simple répartition des parts de marché, c’est un paysage aérien remodelé, rappelant le déplacement d’eau dans un bassin : lorsque l’un se retire, d’autres afflux viennent rapidement remplir l’espace laissé vacant.

Le pari d’un retour orchestré


Face à ces défis, Air France mise désormais sur une approche diplomatique et commerciale plus coordonnée, soutenue par la présence d’une nouvelle direction régionale. La nomination d’une responsable sur une large zone englobant le Sahel et l’Afrique du Nord symbolise une volonté d’écoute et de réactivité face aux conditions imposées par ces États. Des partenariats sont envisagés avec des compagnies aériennes locales, notamment sénégalaises ou ivoiriennes, pour recréer des liens plus flexibles, s’ajuster aux nouvelles règles et rétablir progressivement une image fiable. Ce retour potentiel dans des pays autrefois très rentables pourrait stimuler des échanges renouvelés, mais le chemin reste semé de demandes strictes, de considérations sécuritaires et d’enjeux diplomatiques.

Alors qu’Air France tente de reprendre pied, elle évolue sur un terrain où la donne s’est inversée : les autorités locales détiennent davantage de cartes en main, tandis que la compagnie doit naviguer entre exigences politiques, concurrence renforcée et stratégies d’ajustement. Les décisions prises dans les prochains mois pourraient façonner durablement la relation entre la compagnie française et ces territoires, autrefois faciles d’accès et aujourd’hui devenus gardiens de conditions précises pour rétablir des ponts aériens équilibrés.

3 réponses

  1. Avatar de Com
    Com

    Propagande.com

  2. Avatar de Dr Doss
    Dr Doss

    Non et non nous ne voulons plus de cette compagnie de chantage !!! dixit Dr Doss

    1. Avatar de Comm
      Comm

      Dossoulovsky sodabilov ! Es tu jamais rentré dans un avion ✈️ dans toute ta pauvre vie ? Ou. Une tu penses que c’est pirogue des Aguegues ???

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité