Afrique : des banques veulent financer un projet ferroviaire à haute de 1.2 milliard $

Dodi Achmad - Unsplash

La Tanzanie poursuit activement ses ambitions de modernisation de son réseau ferroviaire, un projet phare destiné à stimuler l’intégration régionale et à libérer un potentiel économique immense. Pour concrétiser cet objectif, le pays s’appuie sur le soutien de partenaires financiers internationaux. Une étape clé a été franchie avec la signature d’un accord stratégique impliquant la Banque africaine de développement, Deutsche Bank et Société Générale, dans le cadre du financement de son projet de chemin de fer à écartement standard (SGR).

Lors des Market Days de l’Africa Investment Forum 2024, tenus à Rabat, au Maroc, la Banque africaine de développement a officialisé une lettre de coordination avec Deutsche Bank et Société Générale. Cet accord vise à mobiliser jusqu’à 1,2 milliard de dollars pour le développement du SGR, un projet phare destiné à relier les régions clés de la Tanzanie à ses voisins d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale.

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Le ministère tanzanien des Finances, moteur principal de cette initiative, se tourne vers les marchés internationaux des capitaux pour financer la construction de 411 kilomètres de voie ferrée entre Tabora et Kigoma. Ce projet, estimé à 2,3 milliards de dollars, ambitionne de relier le port stratégique de Dar es Salaam, sur l’océan Indien, au port de Mwanza, situé sur les rives du lac Victoria. Une fois achevé, le réseau devrait s’étendre au Rwanda, au Burundi, à la République démocratique du Congo et à l’Ouganda, créant ainsi des corridors économiques dynamiques.

Ce projet ferroviaire ne se limite pas à l’amélioration des infrastructures nationales ; il vise également à transformer la région en un hub économique. En reliant les zones agricoles et minières de la Tanzanie à des marchés internationaux, le SGR devrait permettre de développer de nouveaux corridors commerciaux. Cela renforcera l’intégration économique régionale, facilitera le transport des marchandises et ouvrira des opportunités d’investissement dans plusieurs secteurs stratégiques.

Le financement du projet sera réparti en deux tranches. La Banque africaine de développement jouera un rôle de coordination pour la deuxième tranche, mobilisant des contributions provenant d’institutions de financement du développement, d’agences de crédit à l’exportation, de bailleurs bilatéraux et de banques multilatérales. Cette structure vise à garantir la viabilité du projet tout en diversifiant les sources de financement.

Max Ndiaye, directeur principal en charge des syndications et cofinancements à la Banque africaine de développement, a qualifié ce partenariat de « modèle exemplaire de coopération internationale ». Lors de la signature de l’accord, il était accompagné de Myriam Ouazzani, directrice générale de Deutsche Bank pour l’Afrique, et de Randolph Fotso, responsable des solutions de financement export à Société Générale.

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La modernisation du réseau ferroviaire tanzanien représente bien plus qu’une simple amélioration des infrastructures. Elle incarne une vision ambitieuse de développement économique et de coopération régionale. En renforçant les connexions entre les pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale, ce projet promet de transformer la Tanzanie en un acteur clé du commerce intra-africain.

Une réponse

  1. Avatar de Tony la Merguez
    Tony la Merguez

    En 1964, à Khartoum, l’Algérie comme beaucoup de pays avait souscrit au capital-actions de la BDA, avec un apport supérieur à 80 millions de dollars.
    En 2024, ce sont 84 millions d’euros de prêt de la Banque africaine de développement pour valoriser les forêts, préserver l’eau et la biodiversité et favoriser l’inclusion des populations rurales du Haut Atlas dont Tétouan-Al Hoceima et Souss-Massa, une région qui a été touchée par le séisme d’Al Haouz en 2023, mais ou la situation, un an après, est toujours précaire pour la majorité des sinistrés..
    Pour nous faire tournebouler de la tête, il est inscrit que l’une des grandes actions de ce projet est la mise en place d’un réseau d’échange et de bonnes pratiques entre l’Afrique du Nord, l’Afrique centrale et l’Afrique australe ??!!!
    Mes two cents est que l’argent n’a pas servit à désenclaver cette région, mais plutôt pour aider le gouvernement d’Akhannouch à recourir, sous couvert, au lobbying auprès de ses pays afin d’appuyer la solution marocaine sur le dossier du Sahara Occidental.

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