Le 26 décembre 2024, la Zambie a franchi une étape significative dans ses efforts pour redresser son économie en signant un accord de restructuration de la dette avec l’Arabie Saoudite. Cet accord, signé à Lusaka par le ministre zambien des Finances, Situmbeko Musokotwane, et le directeur général du Fonds saoudien pour le développement, le Sultan Bin Abdulrahman Al-Marshad, marque un tournant important dans la gestion de la dette extérieure de la Zambie. Ce pacte fait partie d’une initiative plus large visant à alléger la dette des pays à faible revenu et à soutenir leur reprise économique.
Cet accord s’inscrit dans le cadre des engagements pris par la communauté internationale en octobre 2023 lors de la signature du protocole du Comité des créanciers officiels. Cette initiative conjointe du G20 et du Club de Paris visait à fournir un traitement plus flexible et plus équilibré de la dette, en particulier pour les pays confrontés à des difficultés économiques graves, comme la Zambie. Le pays, en défaut de paiement depuis 2020, a entrepris des démarches pour restructurer sa dette extérieure, qui s’élevait à près de 13 milliards de dollars en 2021.
L’accord signé avec l’Arabie Saoudite est le deuxième de ce type après celui conclu avec la France le 8 décembre 2024. Ces accords sont considérés comme une avancée cruciale pour permettre à la Zambie de retrouver la stabilité économique nécessaire pour stimuler sa croissance et rembourser ses créanciers. Le ministre des Finances zambien a également révélé que quatorze autres accords bilatéraux sont en cours de négociation avec d’autres créanciers pour offrir une solution globale à la dette du pays.
La Zambie est confrontée à un fardeau de dette de plus de 25 milliards de dollars, avec un service de la dette annuel de 3,25 milliards de dollars, selon les derniers chiffres disponibles. Le pays a également signé, en mars 2024, un accord préliminaire avec ses détenteurs d’euro-obligations pour la restructuration de plus de 3 milliards de dollars de sa dette extérieure.
Cette restructuration est d’autant plus urgente que, selon le Fonds monétaire international (FMI), bien que la dette publique de la Zambie soit jugée « soutenable » à court terme, elle reste cependant exposée à un risque élevé de surendettement à long terme. Dans ce contexte, la restructuration de la dette, couplée aux prêts et aides extérieures, est essentielle pour permettre à la Zambie de repartir sur de bonnes bases économiques.
Outre l’accord avec l’Arabie Saoudite, la Zambie a également bénéficié d’un prêt de 184 millions de dollars du FMI en décembre 2024. Ce prêt, accordé dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), vise à soutenir la reprise économique du pays, améliorer la viabilité de sa dette et favoriser les réformes économiques nécessaires. Le FMI a souligné que bien que la dette de la Zambie soit « soutenable », le pays doit continuer à mettre en place des politiques fiscales et économiques rigoureuses pour garantir un avenir financier stable.
Le ministre des Finances zambien, Situmbeko Musokotwane, a exprimé son optimisme quant à l’impact de ces accords. Selon lui, la restructuration de la dette, combinée aux efforts de diversification économique du pays, permettra de restaurer la confiance des investisseurs et de stimuler la croissance du secteur privé, un élément crucial pour renforcer l’économie zambienne.
Malgré ces avancées, le chemin reste semé d’embûches pour la Zambie. La restructuration de la dette ne résout pas à elle seule tous les défis économiques auxquels le pays est confronté. Il faudra encore faire face à des enjeux complexes tels que la diversification de l’économie, la réduction de la dépendance aux exportations de cuivre et la création de nouvelles sources de revenus stables.
De plus, les négociations avec d’autres créanciers devront être menées avec soin pour éviter des tensions économiques futures. Toutefois, ces accords bilatéraux et l’aide internationale témoignent d’un soutien croissant envers la Zambie, qui cherche à redresser son économie et à renforcer sa résilience face aux crises mondiales.
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