La guerre en Ukraine a profondément modifié l’équilibre géopolitique mondial depuis 2022, exacerbant les tensions entre la Russie et les pays occidentaux. Le conflit a entraîné une intensification des activités d’espionnage et de surveillance, notamment via l’utilisation croissante de drones, tandis que les infrastructures critiques occidentales font l’objet d’une attention accrue de la part d’acteurs potentiellement hostiles. Cette situation préoccupante se manifeste particulièrement aux États-Unis et en Europe, où la multiplication des observations de drones non identifiés au-dessus d’installations sensibles soulève de nombreuses questions.
Une menace invisible dans le ciel américain
Le nord-est des États-Unis connaît actuellement une vague d’observations de drones particulièrement inquiétante. Ces appareils, dont l’origine reste inconnue, ont provoqué la fermeture temporaire des pistes d’un aéroport de la région de New York, poussant la gouverneure Kathy Hochul à tirer la sonnette d’alarme. Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux, alimentés par des vidéos d’engins lumineux évoluant dans le ciel nocturne. La base aérienne de Langley en Virginie, qui abrite les précieux chasseurs F-22A Raptor, a recensé pas moins de dix-sept survols par des drones capables d’opérer en essaim, démontrant des capacités techniques dépassant largement celles d’appareils amateurs.
Entre déni officiel et inquiétudes locales
Face à cette situation, les autorités fédérales maintiennent une position rassurante. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, affirme qu’aucune preuve ne permet d’établir une menace pour la sécurité nationale ou un lien avec l’étranger. Le FBI et la FAA rappellent que près d’un million de drones sont enregistrés aux États-Unis et que leur utilisation reste légale. Pourtant, les autorités locales, comme Michael Melham, maire de Belleville Township, décrivent des comportements sophistiqués : ces drones opèrent de manière coordonnée, éteignent leurs feux de position à l’approche des hélicoptères de police et démontrent des capacités d’évitement avancées.
Une préoccupation transatlantique grandissante
L’Europe n’est pas épargnée par ce phénomène. Au Royaume-Uni, les bases aériennes américaines de Lakenheath, Mildenhall et Felwell ont signalé des intrusions similaires. En Allemagne, les survols concernent aussi bien les sites militaires que les infrastructures industrielles stratégiques. La zone industrielle ChemCoast Park à Brunsbüttel et les installations de BASF à Ludwigshafen ont fait l’objet d’observations répétées d’appareils aux caractéristiques similaires. La base aérienne de Ramstein, quartier général européen de l’US Air Force, n’a pas été épargnée. Les enquêteurs allemands privilégient l’hypothèse de drones de qualité militaire, potentiellement déployés depuis des navires civils en mer du Nord, une piste qui renforce les soupçons pesant sur l’implication d’acteurs étatiques. Cette multiplication d’incidents a conduit le parquet de Flensbourg à ouvrir une enquête pour « suspicion d’activité d’agents à des fins de sabotage« , avec l’appui des plus hautes instances policières et militaires du pays.
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