Alors qu’il s’apprête à réintégrer la Maison-Blanche après avoir remporté l’élection présidentielle face à Kamala Harris, Donald Trump a annoncé un projet ambitieux et controversé. Parmi les mesures phares de son retour au pouvoir, le magnat de l’immobilier et désormais président élu entend supprimer définitivement les changements d’heure aux États-Unis, une réforme qu’il qualifie de nécessaire et pratique. Ce bouleversement s’inscrit dans une volonté de simplification, mais il ne fait pas l’unanimité, même au sein de son propre camp.
Vendredi dernier, Donald Trump a déclaré sur sa plateforme Truth Social que l’élimination de l’heure d’été figurait parmi les priorités de son administration. Selon lui, les changements d’heure semestriels sont non seulement « peu pratiques », mais aussi « très coûteux » pour l’économie américaine. Cette initiative s’appuie sur un large soutien populaire : un récent sondage mené sur le réseau social X, propriété d’Elon Musk, montre que plus de 80 % des participants sont favorables à cette mesure. Musk, désormais à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses publiques, a d’ailleurs lui-même souligné l’agacement général provoqué par ces ajustements horaires.
Pourtant, cette réforme pourrait raviver des tensions au sein du Parti républicain. En 2022, les sénateurs républicains avaient unanimement soutenu un projet de loi visant à rendre l’heure d’été permanente, ce qui aurait permis d’abolir les changements biannuels tout en conservant les longues soirées lumineuses. Cependant, ce texte n’avait pas franchi l’étape cruciale de l’adoption par la Chambre des représentants. Marco Rubio, sénateur influent et auteur de cette proposition, avait vanté les bienfaits économiques d’un tel dispositif tout en pointant les inconvénients du système actuel : augmentation des accidents de la route, troubles des rythmes biologiques et impact négatif sur la santé publique.
L’idée de supprimer l’heure d’été soulève également des préoccupations pratiques et géographiques. Si elle devenait permanente, certains États connaîtraient des levers de soleil extrêmement tardifs en hiver, ce qui pourrait bouleverser les habitudes des populations, notamment dans les régions nordiques. À l’inverse, maintenir l’heure standard en permanence réduirait les longues soirées en été, au risque de nuire à certaines activités économiques et sociales.
Ce débat dépasse d’ailleurs les frontières des États-Unis. En Europe, le Parlement européen a voté l’abandon des changements d’heure dès 2019, mais la mise en œuvre de cette décision reste suspendue, freinée par des divergences entre États membres. Aux États-Unis, la question reste donc épineuse, entre soutien populaire, contraintes techniques et rivalités politiques internes.
En remettant cette réforme à l’ordre du jour, Donald Trump ravive un débat complexe et polarise une fois de plus l’opinion publique. Si sa volonté de trancher sur cette question reflète son style de gouvernance audacieux, elle pourrait aussi illustrer les difficultés d’imposer un changement qui touche profondément le quotidien des Américains.
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