Le Directeur Général de la Police Républicaine (DGPR), Soumaïla Allabi Yaya, a pris la parole pour clarifier l’évolution de l’enquête sur la bavure policière survenue à Parakou en novembre 2024. Lors d’une rencontre avec les responsables d’unités, il a dressé un constat accablant sur les dysfonctionnements internes qui ont conduit à cette tragédie, tout en annonçant des mesures fortes pour prévenir de tels drames à l’avenir.
Soumaïla Allabi Yaya a souligné un manque criant d’encadrement et de briefing préalable des agents avant certaines missions. Il a rappelé que la fouille des téléphones, formellement interdite depuis deux ans, demeure pratiquée en violation des règles, traduisant un échec dans l’application des consignes. « Ces bavures résultent d’un défaut de préparation et de contrôle des équipes sur le terrain », a-t-il martelé.
L’usage disproportionné de la force, qualifié par le DGPR d’« homicide », est également au cœur des reproches. « Les agents n’ont pas su maîtriser les techniques pour gérer une situation pourtant non dangereuse », a-t-il déploré, avant de fustiger le manque de réactivité des supérieurs hiérarchiques, informés trop tard de l’incident. Dans un développement troublant, le DGPR a révélé une tentative de maquillage des faits impliquant la production de faux documents. Pour lui, ces actes constituent une « bavure intentionnelle », fruit d’un grave manque de jugement et d’un mépris des protocoles établis.
Face à ces manquements, Soumaïla Allabi Yaya a assuré que des sanctions disciplinaires exemplaires seront prises, pouvant aller jusqu’à la radiation des agents impliqués. « Personne n’est au-dessus des lois. Ces comportements mettent en péril l’intégrité de notre institution », a-t-il affirmé, en rappelant aux commissaires leur devoir de contrôle rigoureux et d’accompagnement des agents. « Cela pourrait aller jusqu’à la radiation« , a-t-il ajouté.
Conscient de l’impact négatif de cette affaire sur la réputation de la Police Républicaine, il a exhorté les populations à maintenir leur confiance. « Malgré la gravité de cette situation, la majorité de nos agents reste dévouée et compétente. Nous ne pouvons tolérer que les erreurs de quelques-uns ternissent nos efforts collectifs », a-t-il conclu. Rappelons qu’avant cette réaction, plusieurs autres avaient été enregistrées. Il y a par exemple, le procureur de Parakou, Alain Raoul Agboton, qui a annoncé l’arrestation de 11 policiers et d’un agent de santé dans le cadre d’une enquête judiciaire liée à un décès controversé. Parmi les suspects, sept ont été placés en détention provisoire, tandis que cinq autres sont soumis à un contrôle judiciaire. Il avait déjà fait le point de l’évolution de l’enquête. Le ministre de l’Intérieur, quant à lui, a rappelé que tout agent coupable de bavures encourt des sanctions sévères, incluant la radiation et des poursuites judiciaires.
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