Forces russes au Maghreb: risque de tensions après l’annonce

Un soldat russe (Associated Press)

La chute du régime syrien de Bachar el-Assad, provoquée by l’offensive victorieuse des brigades Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), pourrait modifier considérablement l’échiquier militaire méditerranéen. L’évacuation des bases russes en Syrie, incluant le départ de 4 000 combattants iraniens à la demande de Téhéran, conduirait Moscou à repenser sa stratégie régionale. Cette potentielle redistribution des cartes inquiète particulièrement la Libye, où le gouvernement d’unité nationale redoute une concentration accrue des forces russes sur son territoire.

Un possible renforcement militaire russe en territoire libyen

Les informations concernant un transfert d’équipements militaires russes vers l’est de la Libye, évoquées par le ministre italien de la Défense Guido Crosetto, pourraient marquer une nouvelle phase dans la militarisation de la région. Selon ces sources, des systèmes de défense aérienne sophistiqués, notamment les S-400 et S-300 accompagnés de leurs radars ultramodernes, enrichiraient l’arsenal des territoires sous contrôle du maréchal Khalifa Haftar. Ce déploiement stratégique transformerait les capacités défensives de l’est libyen, modifiant les rapports de force militaires dans la région.

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Une nation divisée face aux ambitions étrangères

Le chef du gouvernement d’unité nationale, Abdelhamid Dbeibah, exprime des inquiétudes profondes quant à l’avenir de son pays. Sa déclaration contre toute hégémonie étrangère reflète la crainte de voir la Libye devenir le théâtre d’affrontements entre puissances internationales. Cette situation ravive les tensions entre les deux exécutifs rivaux qui dirigent le pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 : le gouvernement de Tripoli à l’ouest, reconnu par l’ONU, et celui du maréchal Haftar à l’est, soutenu par Moscou.

L’éventuelle nouvelle dynamique militaire russe en Libye rappelle l’offensive menée par le maréchal Haftar entre 2019 et 2020. Cette campagne, appuyée par la Russie et l’Égypte, avait visé à prendre le contrôle de Tripoli avant d’être stoppée par les forces gouvernementales soutenues par la Turquie. Les relations privilégiées entre Moscou et le maréchal Haftar persistent aujourd’hui, alimentant les craintes d’une escalade des tensions. Alors que le gouvernement Dbeibah précise que toute présence étrangère devrait se limiter à des accords de formation et d’équipement, l’installation potentielle de forces russes sans l’aval du peuple libyen suscite de vives protestations. Cette situation pourrait déclencher une nouvelle phase d’instabilité dans un pays déjà fragilisé par plus d’une décennie de conflits internes.

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