Le gouvernement Barnier a été renversé mardi par l’adoption d’une motion de censure à l’Assemblée nationale, marquant la première chute d’un cabinet depuis 1962. Cette défaite historique résulte d’une alliance inattendue entre la gauche et le Rassemblement national, qui ont uni leurs voix pour sanctionner la politique budgétaire du Premier ministre.
Une coalition hétéroclite scelle le sort du gouvernement
Le vote de la motion de censure déposée par le Nouveau front populaire a créé une configuration politique inédite. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a qualifié ce rapprochement d’ »alliance de la carpe et du lapin« , dénonçant une « mélenchonisation de Marine Le Pen« . La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a justifié ce choix en affirmant agir pour « protéger les Français » d’un « budget de récession ». Avant même l’annonce des résultats, Michel Barnier avait confié à ses ministres être « ennuyé » de les avoir « entraînés dans cette aventure« , présageant l’issue du scrutin.
Les réactions politiques dessinent de nouvelles lignes de fracture
La chute du gouvernement a provoqué des réactions contrastées au sein de la classe politique. Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, a déploré « une triste journée pour la France », tandis que Mathilde Panot, du groupe LFI, a salué « un jour historique« . Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a appelé Emmanuel Macron à « accepter un Premier ministre de gauche« , une demande qui traduit les nouvelles ambitions de l’opposition. Jean-Luc Mélenchon a pris une position plus radicale en prédisant qu’ »avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans ».
Les prochaines étapes de la crise politique
Emmanuel Macron, de retour d’Arabie Saoudite, doit désormais gérer cette crise majeure. Le président a déjà fait savoir son intention de nommer un successeur à Michel Barnier sous vingt-quatre heures. Marine Le Pen a pointé la responsabilité du chef de l’État dans la situation actuelle, estimant qu’il devra assumer ses choix. Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a attribué cet échec à « la méthode Barnier », critiquant l’absence de compromis avec la gauche. Michel Barnier, dans son dernier discours à la tribune de l’Assemblée, a néanmoins affirmé que sa fonction de Premier ministre « restera pour lui un honneur« .
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