Les débats houleux sur l’immigration agitent l’Europe depuis plusieurs années, entre montée des mouvements nationalistes et crises migratoires successives. La France, à l’instar de ses voisins européens, fait face à des défis majeurs : afflux de réfugiés, intégration des populations étrangères et tensions sociales croissantes. Le nouveau gouvernement français, sous l’impulsion de Bruno Retailleau, reconduit au ministère de l’Intérieur, prépare une refonte radicale de sa politique migratoire pour 2025.
Une stratégie législative fragmentée pour contourner les obstacles
Plutôt qu’une grande loi unique sur l’immigration, le ministre opte pour une approche tactique en plusieurs textes distincts. Cette stratégie, validée par le Premier ministre François Bayrou, vise à éviter les blocages parlementaires tout en permettant l’adoption de mesures concrètes. Les propositions seront ainsi réparties entre initiatives gouvernementales et parlementaires, une méthode qui pourrait faciliter leur passage devant les assemblées malgré les divisions au sein de la majorité relative, composée des Républicains, des centristes et des macronistes.
Des restrictions drastiques pour l’accès aux droits et aux soins
Le projet de Retailleau cible particulièrement l’aide médicale de l’État (AME) et les titres de séjour pour raisons médicales. Cette révision limitera significativement l’accès aux soins gratuits pour les personnes en situation irrégulière. Le regroupement familial subira également un tour de vis, avec un durcissement des conditions déjà strictes en matière de ressources et de logement. Le ministre compte aussi instaurer un délai de résidence pour l’accès à certaines prestations sociales, comme les APL ou les allocations familiales, une mesure qui pourrait être fixée à deux ans.
Un arsenal répressif renforcé
La circulaire Valls de 2012, qui permettait la régularisation annuelle de 30 000 personnes, sera remplacée par un nouveau texte aux critères plus stricts. Les préfectures devront renforcer leurs contrôles sur les bulletins de paie et les contrats de travail des demandeurs. Le rétablissement du délit de séjour irrégulier donnera aux forces de l’ordre des pouvoirs d’enquête élargis. Pour les étrangers en situation irrégulière identifiés comme prédateurs sexuels, la durée maximale de rétention passera de 90 à 210 jours. Cette politique marque une rupture nette avec les pratiques précédentes, témoignant d’une volonté de contrôle accru des flux migratoires en France.
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