Le gouvernement béninois a récemment introduit une nouvelle mesure réglementaire obligeant les producteurs et transporteurs de soja à détenir une fiche de convoyage pour tout mouvement de leur production. Cette initiative, qui vise à mieux encadrer la filière et à lutter contre certaines pratiques illicites, est cependant vivement critiquée par les acteurs du secteur. « Les producteurs doivent prendre à chaque mouvement de produit une fiche de convoyage qui est gratuite au niveau des services de douane. Même quand le producteur veut sortir le produit du champ pour la maison, même si c’est un sac, il est obligatoire que ce producteur prenne la fiche de convoyage ». C’est la décision prise dernièrement par le gouvernement béninois. Le soja, produit d’exportation stratégique, seraient souvent transporté illégalement vers les pays voisins, échappant ainsi aux taxes et réduisant les recettes fiscales. Plusieurs mesures avaient été prises par le passé pour empêcher les producteurs de vendre leur soja ailleurs qu’au Bénin. Mais apparemment, cela n’a pas suffi. Puisque depuis quelques jours, la rigueur dans le suivi de la production de soja s’est accentuée avec l’initiative de la fiche de convoyage à retirer dans les services des douanes béninoises, qui s’applique même au transport du champ vers le domicile de l’agriculteur. Une dernière mesure qui suscite encore de vives réactions.
Des Réactions fusent de partout
La fiche de convoyage suscite de vives critiques parmi les producteurs et les transporteurs. Les producteurs, souvent de petits exploitants, dénoncent une bureaucratie excessive et des coûts supplémentaires liés à l’obtention de la fiche. En effet, il leur faut se déplacer de leurs localités respectives pour aller chercher ladite fiche dans le service de douane le plus proche, ce qui engage naturellement des frais. Certains estiment que cette mesure pénalise davantage les agriculteurs, déjà fragilisés par les fluctuations des prix du marché. Les producteurs dénoncent également le fait que la mesure pourrait rendre le soja béninois moins compétitif face à celui d’autres pays de la sous-région où de telles contraintes n’existent pas. D’ailleurs, le prix du soja est considéré comme plus bas au Bénin comparativement aux autres pays de la sous-région. Enfin, ce qui dérange les agriculteurs, c’est qu’ils ne sont aucunement associés à la prise des mesures régulant le secteur. En dehors des acteurs de la filière, d’autres réactions ont été enregistrées. A la session budgétaire à l’assemblée nationale, le groupe parlementaire Les Démocrates avaient dénoncé la mesure. (Rejoignez la famille des abonnés de la chaîne WhatsApp de La Nouvelle Tribune en cliquant sur le lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x)
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