Les relations entre l’Algérie et la France connaissent une détérioration sans précédent, comme l’illustre la récente déclaration du président Tebboune évoquant le « cheveu de Muawiya« , une expression traditionnelle signifiant qu’on est au bord de la rupture. Cette situation critique affecte une relation bilatérale complexe impliquant plusieurs millions de binationaux.
La reconnaissance par Emmanuel Macron de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental en juillet dernier a marqué un tournant décisif dans cette dégradation. Cette décision, survenant dans un contexte politique français marqué par l’influence croissante de la droite dure, a particulièrement heurté le président Tebboune et plus globalement, l’Algérie qui se retrouve de plus en plus esseulée à ce sujet.
Une accumulation de tensions
Les tensions se sont amplifiées avec la nomination d’un nouveau gouvernement français incluant des figures de la droite dure, notamment Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, connu pour ses positions particulièrement fermes sur l’immigration algérienne. L’affaire Boualem Sansal, écrivain franco-algérien arrêté à Alger, et les accusations de l’Algérie concernant une tentative présumée de déstabilisation par la DGSE française ont encore aggravé la situation.
La réaction diplomatique algérienne a été immédiate et ferme, avec la convocation de l’ambassadeur de France et la suspension des différentes coopérations bilatérales. La réponse française, qualifiant ces accusations « d’infondées et fantaisistes« , n’a fait qu’accentuer les tensions entre les deux pays, qui se sont alors retrouvés dans une situation des plus tendues.
Vers une rupture historique ?
L’escalade s’est ensuite poursuivie avec de nouvelles déclarations qualifiées comme étant provocatrices du ministre français de l’Intérieur concernant l’affaire Sansal, qu’il qualifie « d’enlèvement« . Pour rappel, l’écrivain franco-algérien a été arrêté puis placé en détention par la justice algérienne. Dans ce contexte de tensions croissantes, la perspective d’une rupture totale entre les deux pays, autrefois considérée comme impensable, semble désormais possible voire même prochaine.
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