L’Algérie s’engage résolument dans une transformation majeure de son paysage énergétique. Le pays, traditionnellement connu pour ses ressources en hydrocarbures, développe une stratégie ambitieuse visant à exploiter pleinement son potentiel en énergies renouvelables, en vue de devenir un acteur incontournable dans la région méditerranéenne.
La récente annonce du Secrétaire d’Etat chargé des énergies renouvelables, Noureddine Yassa, marque une étape significative dans cette transition énergétique. Le ministère de l’Energie et des Mines prépare actuellement le lancement d’un programme éolien d’envergure de 1000 MW, en collaboration avec la Banque mondiale. Cette initiative fait suite à une étude approfondie qui a confirmé le potentiel considérable du pays dans ce domaine.
Les perspectives de développement s’annoncent prometteuses avec l’identification de dix sites stratégiques pour l’implantation de parcs éoliens. Les études techniques ont révélé des conditions particulièrement favorables dans plusieurs régions, notamment dans le sud-ouest, la zone des oasis et le sud-est du pays, où les vitesses de vent oscillent entre 5 et 9 m/s à 150 mètres d’altitude. Au total, 21 zones à fort potentiel ont été répertoriées, tandis que les régions du nord-ouest et du nord-est présentent un potentiel plus modéré.
Le programme éolien s’inscrit dans une vision plus large de production d’hydrogène vert. Les projections indiquent que l’énergie éolienne devrait contribuer à hauteur de 18% à la production d’hydrogène vert du pays, estimée à 1,2 million de tonnes annuelles d’ici 2040. À terme, la capacité éolienne installée devrait atteindre près de 5000 MW, représentant 23% de la production totale d’énergies renouvelables.
Cette orientation stratégique s’aligne parfaitement avec le programme solaire déjà en cours, dont la première phase vise une capacité de 15 GW. L’objectif est double : optimiser la production énergétique pour répondre à la demande croissante du marché européen tout en rationalisant la consommation nationale d’énergies fossiles, particulièrement le gaz naturel, pour augmenter les capacités d’exportation.
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