Le territoire ultramarin français traverse la pire épreuve de son histoire après le passage du cyclone Chido. Alors que le décompte macabre tarde à s’établir, l’archipel de l’océan Indien affronte une triple menace : sanitaire, alimentaire et sécuritaire. Le chef de l’État Emmanuel Macron, conscient de l’ampleur de la tragédie, décrète un deuil national et annonce son arrivée prochaine sur ce territoire meurtri.
Le spectre d’une crise humanitaire majeure
La violence du cyclone laisse Mayotte exsangue. Les habitants, privés d’eau et d’électricité, luttent pour leur survie dans un paysage apocalyptique. La présidente de l’ordre des sages-femmes tire la sonnette d’alarme : la maternité de Mamoudzou, poumon de la santé maternelle avec ses trente accouchements quotidiens, voit ses services réduits à néant. Les faux plafonds effondrés et les vitres brisées rendent l’aile des grossesses à risque totalement insalubre. Les médecins redoutent l’arrivée massive de femmes contraintes d’accoucher seules dans des conditions dramatiques. Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, alerte sur le risque imminent de famine, appelant à assouplir d’urgence les restrictions sur l’importation de produits agricoles régionaux.
Une mobilisation sans précédent face au chaos
L’aide s’organise à l’échelle nationale et internationale. Washington propose son assistance humanitaire tandis que plus de 1 200 militaires et secouristes français convergent vers l’archipel. Les collectivités territoriales déploient un arsenal financier conséquent : la Métropole du Grand Paris débloque une enveloppe de 500 000 euros, Nice promet 100 000 euros. Les trois principaux syndicats patronaux – Medef, CPME et U2P – réclament des mesures d’exception comme la suspension des charges sociales jusqu’en avril 2025 pour sauver le tissu économique local, déjà fragilisé par les pillages. Le port de Longoni, malgré ses blessures, reste opérationnel pour accueillir les navires humanitaires. Une usine de dessalement reprend du service pour combattre la pénurie d’eau.
Le défi titanesque des communications
L’isolement numérique aggrave la situation. Les opérateurs téléphoniques rapportent une paralysie quasi-totale de leurs réseaux : sur les 54 antennes que compte l’île, seule une poignée reste fonctionnelle. Cette rupture des communications entrave considérablement l’organisation des secours et l’évaluation précise des dégâts. L’aéroport, sa tour de contrôle endommagée, ne peut accueillir des vols qu’en journée, ralentissant l’acheminement de l’aide. Face à cette catastrophe, le Brésil, futur hôte de la COP30, rappelle l’urgence d’intensifier la lutte contre le changement climatique, responsable de la multiplication de ces événements extrêmes. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau prévient : l’établissement d’un bilan humain définitif prendra plusieurs jours dans ce territoire dévasté où chaque heure compte.
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