Le missile Orechnik, fleuron de l’arsenal russe capable de porter une charge nucléaire à plusieurs milliers de kilomètres, a fait son entrée fracassante dans la guerre en Ukraine le 21 novembre dernier. Cette première utilisation en conditions réelles a marqué un tournant majeur dans le conflit, suscitant une vive inquiétude chez les alliés occidentaux de Kiev. Vladimir Poutine avait alors présenté ce tir comme une réponse directe aux frappes ukrainiennes menées sur le territoire russe avec des missiles fournis par les États-Unis et le Royaume-Uni, tout en brandissant la menace d’une riposte contre les pays soutenant militairement l’Ukraine.
Une alliance militaire russo-bélarusse renforcée
Le président russe a franchi une nouvelle étape ce vendredi en annonçant le déploiement possible de ces missiles stratégiques au Bélarus dès le second semestre 2025. Cette déclaration est intervenue lors de la signature à Minsk d’un accord mutuel sur des garanties de sécurité avec son homologue Alexandre Loukachenko. Vladimir Poutine a précisé que ce calendrier correspondrait à la montée en puissance de la production en série de l’Orechnik et à son intégration dans les forces stratégiques russes. Cette collaboration militaire approfondie entre Moscou et Minsk renforce une relation déjà étroite, marquée par le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le sol bélarusse durant l’été 2023.
Une escalade aux portes de l’OTAN
Cette annonce intervient dans un climat de tensions exacerbées entre la Russie et l’Occident. Le Bélarus, partageant ses frontières avec trois pays membres de l’OTAN – la Lituanie, la Lettonie et la Pologne – ainsi qu’avec l’Ukraine, représente un emplacement stratégique pour le déploiement de ces missiles. Vladimir Poutine a d’ailleurs réaffirmé son engagement à protéger le territoire bélarusse avec l’arsenal nucléaire russe en cas d’agression, conformément à la révision de la doctrine nucléaire russe effectuée fin septembre. Cette nouvelle étape dans la collaboration militaire entre Moscou et Minsk modifie significativement l’équation sécuritaire aux frontières orientales de l’Alliance atlantique.
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