Les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont connu plusieurs rebondissements depuis plus d’une décennie. Mouammar Kadhafi lui-même avait accusé l’ancien président français d’avoir reçu des fonds libyens, peu avant sa chute en 2011. Ces accusations avaient été relayées par plusieurs dignitaires du régime libyen, notamment Béchir Saleh, l’ancien argentier de Kadhafi, et Ziad Takieddine, un des principaux intermédiaires dans cette affaire. Le montant évoqué à l’époque s’élevait à 50 millions d’euros, une somme qui aurait servi à financer la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy.
Des révélations accablantes du fils Kadhafi
Saïf Al-Islam Kadhafi, resté discret ces dernières années et visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, vient de porter des accusations lourdes contre l’ancien président français. Ces déclarations surviennent à un moment particulièrement délicat pour Nicolas Sarkozy, qui fait face à la justice depuis le 6 janvier 2025 aux côtés de ses anciens ministres Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth. Le fils du guide libyen affirme « avoir piloté l’opération de remise du pactole devant servir au financement de la campagne », citant avec force détails les intermédiaires ayant joué un rôle central dans la transaction.
Une justice implacable pour l’ancien vitrificateur
La roue semble tourner pour celui qui, selon les révélations de Robert Bourgi, ancien avocat et intermédiaire influent de la Françafrique, avait menacé de « vitrifier« Laurent Gbagbo durant la crise ivoirienne. Ces nouvelles accusations tombent au plus mauvais moment pour Nicolas Sarkozy, déjà condamné en appel à trois ans de prison, dont un ferme, dans l’affaire des écoutes téléphoniques en décembre 2024. Le journal burkinabè Le Pays souligne que ces révélations contribuent à « enfoncer le clou de la crucifixion » de l’ancien président français.
Une crédibilité en jeu
L’avocat de Nicolas Sarkozy rejette catégoriquement ces accusations qu’il qualifie de « non seulement fantaisistes, mais également très opportunistes », y voyant une « volonté de vengeance« . Ces propos du fils Kadhafi ont été transmis à RFI dans un échange inédit, où il détaille notamment les tentatives de pression qu’il aurait subies pour modifier son témoignage devant la justice. Le média burkinabè Le Pays estime que « c’est plus son image d’intégrité que ce qu’il reste de son avenir politique qui est en jeu« , concluant que « Nicolas Sarkozy a du mouron à se faire dans cette affaire qui a déjà écorné son image et qui est encore loin d’avoir dévoilé tous ses dessous ».
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