Le projet de construction d’une usine de drones au Maroc, fruit de la coopération militaire avec Israël établie après la normalisation de leurs relations en décembre 2020, connaît actuellement des difficultés. Cette collaboration, annoncée par le directeur général de BlueBird Aero Systems, une société israélienne d’armement, prévoyait l’installation d’experts israéliens pour superviser la construction de l’installation.
Cependant, le conflit en cours à Gaza a significativement ralenti la progression de ce projet qui visait à produire des drones pour les marchés marocain et africain. Cette situation affecte les ambitions du Maroc, qui cherche à rejoindre le cercle restreint des nations africaines productrices d’armement, aux côtés de l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Nigeria.
Un projet industriel, hautement stratégique
L’usine était initialement conçue pour produire les drones ThunderB et WanderB, destinés aux missions de reconnaissance et de renseignement. Le projet envisageait également la fabrication du drone kamikaze SpyX, renforçant ainsi considérablement les capacités de défense du royaume chérifien, dans un contexte régional et international particulièrement tendu.
Pour soutenir ce développement industriel militaire, le Maroc a mis en place un cadre légal approprié. En novembre 2023, Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l’administration de la défense nationale, a présenté un projet dédié au Parlement. L’objectif était alors, pour le Maroc, de mettre en place les bases d’un renouvellement de ses capacités de dissuasion.
Une ambition internationale
Le royaume poursuit sa stratégie de développement militaire en s’appuyant sur des partenariats internationaux, notamment avec des pays partenaires comme les États-Unis et plus récemment, donc Israël. Selon l’expert en relations internationales Mohammed Chiker, ce cadre juridique facilitera les investissements tant publics que privés dans ce secteur considéré comme stratégique pour le pays.
Laisser un commentaire