Une vive tension s’est installée entre Steve Bannon et Elon Musk, comme en témoigne l’interview accordée par l’ancien stratège de Donald Trump au Corriere Della Sera le 8 janvier. Bannon y déclare vouloir « chasser » Musk avant l’investiture de Trump, qualifiant le milliardaire d’ »homme vraiment diabolique ». Cette déclaration marque une rupture définitive entre les deux hommes qui entretenaient auparavant des relations plus cordiales.
Le conflit a émergé suite à une discussion initiée par Musk sur son réseau social X concernant les visas H-1B, destinés aux travailleurs étrangers hautement qualifiés. Selon un rapport de la National Foundation for American Policy, plus de 30 000 employeurs ont obtenu l’approbation de ces visas pour l’année fiscale 2024, un chiffre qui alimente les débats sur la politique d’immigration américaine.
La question des visas H-1B au coeur des tensions
Steve Bannon critique ce qu’il considère comme une mainmise des géants de la technologie sur le système d’immigration, affirmant que 76 % des ingénieurs de la Silicon Valley ne sont pas américains. Il rejoint sur ce point Bernie Sanders, qui s’est également opposé récemment à ces visas, bien que Bannon critique le timing de cette prise de position qu’il juge tardive au vu de l’historique du débat.
Dans son interview, l’ancien stratège de Trump cible particulièrement les origines sud-africaines de plusieurs figures de la tech, dont Musk, suggérant qu’ils ne devraient pas commenter la situation américaine. Il note que Musk a finalement changé de position pour soutenir une limitation des visas H-1B, un revirement que Bannon interprète comme une « défaite » pour le milliardaire.
Les implications politiques d’une telle discorde
Bannon affirme que l’entourage de Trump est désormais lassé de Musk, critiquant ce qu’il perçoit comme son manque de compréhension des enjeux réels et ses motivations personnelles. Il accuse le patron de X de s’être moqué de leur mouvement en le qualifiant de raciste, tout en soulignant que Musk aurait perdu en crédibilité aux États-Unis. Toutefois, Bannon n’a pas précisé les moyens qu’il comptait employer pour écarter le milliardaire de la scène politique.
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