Fortunes: comment Elon Musk a battu ce milliardaire en quelques mois

Elon Musk (Getty Images)

La fin de l’année 2022 et le début 2023 avaient marqué une période historique dans le monde des grandes fortunes, avec un duel au sommet entre Bernard Arnault et Elon Musk. Pour la première fois, un Français occupait régulièrement la première place du classement des personnes les plus riches du monde, alternant avec le patron de Tesla au gré des fluctuations boursières. Cette danse des milliards s’est pourtant brutalement arrêtée en 2024, creusant un fossé spectaculaire entre les deux hommes. Elon Musk domine désormais le classement mondial avec une fortune estimée à 412,9 milliards de dollars selon Forbes, tandis que Bernard Arnault, qui avait commencé l’année en tête, occupe la cinquième position avec 190 milliards de dollars, derrière Jeff Bezos (249,6 milliards) et Mark Zuckerberg (233,6 milliards).

L’ascension fulgurante portée par la tech et l’espace

La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine a catalysé une transformation majeure du paysage économique. Tesla, dont Musk détient 20% des parts, a connu une envolée de 65% depuis novembre, propulsant sa valorisation à 1 249 milliards de dollars. Cette hausse spectaculaire traduit la confiance des investisseurs dans le développement des véhicules autonomes, avec chaque point de progression du titre rapportant 2 milliards à son fondateur. SpaceX, valorisée à 350 milliards de dollars, renforce cette dynamique grâce aux contrats gouvernementaux américains et au soutien présidentiel pour ses ambitions martiennes. La société spatiale, détenue à 42% par Musk, consolide ainsi un empire industriel où chaque entreprise nourrit la croissance des autres, créant un cercle vertueux d’innovation et de valorisation.

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Deux empires aux antipodes

Les stratégies radicalement différentes des deux milliardaires expliquent en partie cet écart grandissant. Musk a bâti sa fortune sur l’innovation technologique et les contrats gouvernementaux, cultivant une présence médiatique intense qui influence directement la perception des investisseurs. Ses messages sur X, anciennement Twitter, peuvent faire fluctuer les marchés en quelques minutes, tandis que ses annonces sur l’intelligence artificielle avec xAI ou sur les interfaces cerveau-machine avec Neuralink maintiennent un intérêt constant des marchés. Bernard Arnault, à l’inverse, privilégie une approche traditionnelle centrée sur l’excellence manufacturière et la distribution de produits de luxe, avec une communication institutionnelle mesurée. Cette divergence de modèles économiques se reflète dans leur résilience face aux changements de contexte politique et économique.

LVMH face aux défis mondiaux

Le géant du luxe traverse une période complexe, marquée par un ralentissement significatif sur le marché chinois et des résultats trimestriels décevants. La pression fiscale française, avec une augmentation prévue de 40% des impôts sur les sociétés en 2025, pousse Bernard Arnault à envisager une délocalisation vers les États-Unis, où certains États proposent une fiscalité à 15%. Cette réflexion stratégique intervient dans un contexte où les géants technologiques américains prospèrent, à l’image de Larry Ellison d’Oracle, dont la fortune a bondi de 83 milliards en un an, ou de Mark Zuckerberg, qui a gagné 70 milliards de dollars en 2024. La transformation du paysage économique mondial et les choix politiques nationaux redessinent ainsi la carte des grandes fortunes, consacrant pour l’instant la domination des entrepreneurs technologiques américains.

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