France : polémique après l’interpellation d’une élève burkinabè

Une gendarme française © Sylvestre/MAXPPP

Un événement troublant s’est produit dans un collège de Moselle. La semaine dernière, une adolescente de troisième, originaire du Burkina Faso, a été interpellée par les gendarmes directement dans son établissement scolaire. Accompagnée de sa mère et de son jeune frère, elle a été conduite à la frontière belge. Les forces de l’ordre sont intervenues en pleine matinée, pendant la récréation, ce qui a créé un choc parmi le personnel éducatif, car, selon la loi française, les interventions policières dans les écoles sont strictement encadrées et interdites pour des expulsions. Cette opération a été menée dans un silence total, loin des regards des autres élèves, mais a immédiatement suscité une vive polémique.

Cette situation a provoqué une onde de choc dans la communauté scolaire, où enseignants et syndicats ont exprimé leur mécontentement face à la méthode employée. Le personnel enseignant du collège s’est dit scandalisé par cette intervention. Nombreux sont ceux qui dénoncent l’absence de transparence dans la gestion de cette situation et rappellent que la loi interdit l’intervention des forces de l’ordre dans les établissements scolaires pour des expulsions ou des arrestations. Les enseignants craignent que de tels événements puissent créer un climat d’insécurité au sein des établissements et nuire au bien-être des élèves. Ces derniers soulignent également le traumatisme potentiel pour l’élève concernée, qui a été séparée brutalement de ses camarades.

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Des syndicats et des associations, dans un élan de solidarité, ont organisé un rassemblement pour protester contre l’intervention policière en milieu scolaire, prévoyant une manifestation devant la préfecture de Moselle à Metz, ce jeudi 30 janvier 2025. Ils demandent une révision des protocoles d’expulsion et de reconduite à la frontière, soulignant que ces procédures devraient respecter la dignité humaine et éviter de perturber la scolarité des enfants. Les partisans de cette mobilisation dénoncent une logique de fermeté qui pénalise des enfants, parfois arrivés en France très jeunes, et qui sont en plein apprentissage dans un système éducatif qui devrait les protéger et les accompagner.

Depuis 2022, la relation entre la France et le Burkina Faso a connu une rupture significative. Après le coup d’État militaire de janvier 2022, les nouvelles autorités burkinabè ont critiqué la présence militaire française dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. En janvier 2023, les militaires ont demandé le retrait des troupes françaises stationnées dans le pays, ce qui a eu un impact important sur les relations bilatérales. Cette décision fait partie d’une méfiance grandissante à l’égard de la France, qu’ils considèrent comme une ancienne puissance coloniale dont l’influence est jugée trop grande. Le Burkina Faso, tout en cherchant à diversifier ses partenariats, notamment avec la Russie, a exprimé son désir de renforcer son indépendance en matière de sécurité.

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