Les forces vives de Guinée, regroupant partis politiques et société civile, ont décidé d’intensifier leur pression sur la junte militaire au pouvoir. Dans un communiqué publié mercredi 15 janvier 2025, elles ont appelé leurs membres à quitter toutes les institutions de la transition. Cette décision fait suite au non-respect par la junte des engagements pris en septembre 2021, notamment l’organisation d’élections libres et transparentes. Les forces vives estiment que la junte a perdu toute légitimité après le 31 décembre 2024, date butoir initialement fixée pour le retour à l’ordre constitutionnel. Elles exigent désormais la mise en place d’une transition civile dirigée par un gouvernement civil. Souleymane Souza Konaté, porte-parole de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), l’une des composantes des Forces vives, a souligné que cette décision était motivée par des raisons de principe et de cohérence.
« Nous avons clairement dit qu’à partir du 31ᵉ décembre 2024, si le CNRD n’organise pas les élections, la junte ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition dans notre pays et qu’on allait exiger la mise en place d’une transition civile qui aura pour agenda le retour à l’ordre constitutionnel« , a-t-il déclaré. Il a rappelé qu’ « après la manifestation du 6 janvier 2024 qui s’est soldée par trois morts et des dizaines d’arrestations, la décision a été prise au niveau des Forces vives de Guinée d’inviter nos représentants à quitter les organes de la transition et à rejoindre les différentes initiatives au niveau des états-majors des Forces vives de Guinée pour continuer la contestation jusqu’à ce que les militaires acceptent de revenir aux fondamentaux d’une transition ».
En quittant les institutions de la transition, les forces vives visent à affaiblir la légitimité de la junte et à mobiliser la population pour une contestation plus efficace. Les membres de l’opposition sont appelés à rejoindre les différentes initiatives mises en place par les Forces vives pour contraindre les militaires à respecter leurs engagements et à organiser rapidement des élections. Pour la coalition, il est essentiel que les militaires cèdent la gestion de la transition à des civils capables de conduire le pays vers des élections crédibles et inclusives. Les initiatives de contestation se poursuivront jusqu’à ce que des mesures concrètes soient prises en faveur d’un retour à la normalité constitutionnelle.
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