Maghreb: Human Right Watch critique ouvertement ce pays

[JOHN MACDOUGALL/AFP via Getty Images]

Human Rights Watch, organisation non gouvernementale créée en 1978 sous le nom de Helsinki Watch, enquête sur les violations des droits humains à travers le monde. Dotée d’un budget de plus de 100 millions de dollars et présente dans 100 pays, cette ONG américaine publie chaque année environ 100 rapports et mobilise les médias et les institutions internationales pour défendre les libertés fondamentales et promouvoir la justice.

Un régime qui étouffe la dissidence

Le dernier rapport de Human Rights Watch sur le Maroc dresse un tableau préoccupant des libertés dans le royaume chérifien. Malgré les grâces accordées par Mohammed VI à l’occasion des 25 ans de son règne, notamment à trois journalistes critiques du pouvoir et à près de 5 000 cultivateurs de cannabis, la répression persiste contre les voix dissidentes. Les manifestations pacifiques sont dispersées par la force, comme l’illustrent les interventions musclées contre les rassemblements des personnes handicapées devant le parlement et ceux des travailleurs de la santé. Les militants du mouvement Hirak, condamnés à de lourdes peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour avoir protesté contre leurs conditions de vie, restent derrière les barreaux.

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La liberté d’expression sous surveillance

Les autorités marocaines maintiennent une pression constante sur les voix critiques. Le journaliste Hamid Mahdaoui a été condamné à 18 mois de prison et à une amende de 150 000 dollars pour diffamation présumée envers le ministre de la Justice. Les blogueurs subissent également la répression : Youssef El Hireche purge une peine de prison pour avoir critiqué le dirigeant des Émirats arabes unis, tandis qu’Abderrahman Zankad et Said Boukioud ont été condamnés respectivement à cinq et trois ans d’emprisonnement pour avoir remis en cause la normalisation des relations avec Israël. Le militant des droits humains Fouad Abdelmoumni fait face à des poursuites pour « outrage aux corps constitués » et « diffusion d’allégations mensongères ».

Le Sahara occidental au cœur des tensions

La question du Sahara occidental cristallise les critiques internationales. Le Maroc refuse depuis 2015 l’accès au Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU dans cette région. Le rapport pointe du doigt l’intimidation et la discrimination systématiques des Sahraouis militant pour l’autodétermination. La Cour européenne de justice a d’ailleurs invalidé les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Maroc concernant les produits issus du Sahara occidental, considérant qu’ils violaient le droit à l’autodétermination de ce territoire. Dix-neuf prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik demeurent emprisonnés suite à des procès controversés, marqués par des allégations de torture et d’aveux forcés.

Une réponse

  1. Avatar de CICR
    CICR

    Ces ONG sont depuis longtemps noyautées par des officines telles que la CIA qui instrumentalisent de nobles causes comme celles qui défendent les droits de l’homme.

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